‘‘La population doit se soulever contre ceux qui alimentent les gangs armés pour mettre fin à l’insécurité,’’ selon Pierre Espérance …

Vue d'une rue de la Croix-des-Bouquets, en temps normal...

Port-au-Prince, mercredi 27 avril 2022- Pour Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), les affrontements meurtriers entre gangs rivaux au niveau de la Croix-des-Bouquets, sont la répétition de ce qui se passe depuis bientôt un an au niveau de Martissant, banlieue sud de la capitale haïtienne.

Des affrontements entre le gang ‘‘400 Mawozo’’ et ‘‘Chen Mechan’’ (Chien Méchant en français) membre de la fédération des gangs du ‘‘G-9 an Fanmi e Alye’’ se sont intensifiées ces derniers jours.

Les combats ont lieu en plein jour sans que la police ou ‘‘l’Armée’’ n’intervienne pour mettre fin au calvaire des populations pris en otages par les organisations criminelles qui les terrorisent, souligne M. Espérance.

Transformée en véritable zone de guerre, la commune de la Croix-des-Bouquets commence à être vidée littéralement de sa population fuyant massivement les affrontements qui auraient déjà causé des morts, selon li mitant des droits humains qui dénonce la passivité des autorités en place face à cette escalade de la violence urbaine.

Il dit craindre que les bandits qui bénéficient de la protection et de l’impunité totale des autorités politiques ne parviennent pas à couper la capitale de la région du grand Nord et du plateau central comme les gangs de Ti Bwa, Gran Ravin et de Village de Dieu l’ont fait pour le grand Sud au niveau de Martissant.

‘‘S’ils veulent, ils finiront par le faire, estime Pierre Espérance qui note que les autorités en place font tout pour ne pas nuire à l’existence des bandes criminelles, responsables, selon lui d’innombrables cas d’assassinats, de kidnapping, une quinzaine de massacre depuis 2018… entre autres.’’

Il affirme que ce sont, notamment des individus impliqués dans des massacres perpétrés dans les quartiers populaires de Port-au-Prince, membres du cabinet du premier ministre de fait Ariel Henry qui coordonnent les activités des gangs qui terrorisent les haïtiens.

Il estime inacceptable qu’au nom de la dynamique de banalisation de la vie des autorités en place, des individus faisant l’objet d’avis de recherche continuent de circuler en toute liberté, de vaquer a toutes sortes d’activités criminelles et se livrent à la planification de l’assassinat d’honnêtes citoyens.

Selon Pierre Espérance, seul un soulèvement des citoyens, des démocrates et des forces progressistes peut mettre un terme à la fois aux activités des bandes criminelles et de ceux des autorités qui les soutiennent et affaiblissent la police devenue totalement impuissante face à la force de frappe des terroristes.

‘‘Ce à quoi nous assistons est une insécurité d’Etat, voulu et acceptée par les plus hautes autorités qui se contentent de multiplier les déclarations de bonnes intentions sans agit véritablement pour y mettre fin’’, déclare Espérance qui appelle les haïtiens à la solidarité réciproque pour surmonter ces moments difficiles et douloureux.

Il estime que les actes des organisations criminelles ne sont pas isolés. ‘‘Qu’il s’agisse de Martissant, de Croix-des-Bouquets ou d’autres zones, ce sont des actes planifiés et qui ont des objectifs précis, en relation avec l’agenda de ceux qui veulent maintenir le pays dans l’instabilité politique et sociale afin de pérenniser leur pouvoir et leurs privilèges,’’ soutient-il.

Il prévient que les auteurs de ces actes qui sont avant des atrocités, des violations des du droit a la vie et des violations systématiques des droits humains répondront un jour ou l’autre devant le tribunal compétent, arguant que les abus de pouvoir et la complicité des uns et des autres avec des gangsters qui massacrent la population ne resteront pas impunis.