Port-au-Prince, samedi 30 octobre 2021- Avec fermeture annoncée des hôpitaux, réduction en moyenne de 95 % des moyens de transports dont le coût a plus que doublé, augmentation en moyenne de 30% des produits de consommation, la de pénurie de carburant provoque un dysfonctionnement social, selon le centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme (CARDH).
L’organisation souligne que les prisons et centres de détention sont aussi un secteur touché au premier chef par cette crise, nécessitant une intervention d’urgence.
Elle estime que La population carcérale (prévenus et condamnés) est l’une des couches vulnérables dont les conditions de détention sont aggravées par la crise.
Selon le CARDH, le pénitencier national et la prison civile de la Croix-des-Bouquets, deux plus grands centres carcéraux du pays, recouraient au charbon de bois pour la cuisson des denrées sèches, en raison de l’irrégularité chronique dans la distribution du gaz propane.
Le CARDH note une aggravation de la situation avec la crise puisque les prisons ne peuvent pas avoir accès aux énergies alternatives pour la cuisson, telles le bois ou le charbon, en raison des grèves subséquentes et de l’insécurité généralisée qui prévalent dans le pays.
‘’Déjà confrontés à des difficultés d’ordre administratif et financier, souligne l’organisation des droits humains,’’ les sous-traitants assurant la distribution des bonbonnes de propane dans les prisons de provinces ne peuvent, dans ce contexte délétère, répondre à leurs obligations.
Cette situation affecte également les déplacements vers les tribunaux et cours d’appel en raison de la rareté du carburant, ce qui aura sans doute des conséquences particulièrement en termes de l’augmentation de la détention préventive prolongée dont la réduction se révèle déjà très difficile,’’ souligne le CARDH.
L’organisation souhaite que les centres de détention et les prisons aient une attention particulière, à l’instar des hôpitaux et d’autres secteurs plus affectés par la crise.
La population carcérale se chiffre à au moins 11. 500 prisonniers, dont 2.076 condamnés soit 18% (juin 2021), selon les précisions du CARDH.