La Police Nationale tente de rassurer la police et affirme “maintenir son dispositif à Ganthier malgré les rumeurs de blindé incendié”…

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PORT-AU-PRINCE, lundi 5 août 2024– La Police Nationale d’Haïti (PNH) a apporté  ses précisions sur les images circulant sur les réseaux sociaux montrant un véhicule blindé de la police incendié par des hommes armés. Selon la PNH, “le véhicule blindé en question était tombé en panne puis garé depuis un certain temps, et n’était pas engagé dans les opérations policières.”

Cette déclaration vise à dissiper les spéculations selon lesquelles cet incident représenterait un revers pour les forces de l’ordre dans leurs opérations à Ganthier. Cependant, des observateurs soulignent qu’il convient d’être prudent quant aux informations fournies par la police, compte tenu des défis persistants de sécurité dans la région.

La PNH a réitéré son engagement à maintenir une présence active dans la commune de Ganthier, où elle mène des opérations contre le gang “400 Mawozo”. Ce groupe criminel est impliqué dans de nombreux actes de violence et d’enlèvements, notamment dans l’arrondissement de la Croix-des-Bouquets. La police affirme travailler “sans relâche” pour traquer les bandits armés jusqu’à leurs derniers retranchements.

Le Directeur Général par intérim de la PNH, M. Rameau Normil, a déclaré que ces efforts visent à rétablir la sécurité et à réduire l’influence des gangs criminels qui opèrent dans la région depuis plus de deux ans. Toutefois, certains critiques estiment que la situation sécuritaire demeure précaire et que des actions supplémentaires sont nécessaires pour renforcer la confiance de la population envers les forces de l’ordre.

La PNH a également lancé un appel à la vigilance auprès de la population civile, demandant aux citoyens de ne pas céder à la panique face aux rumeurs et de s’abstenir de relayer des informations non vérifiées. Elle a exhorté la population à collaborer activement avec la police dans le cadre du “Mariage Police Population”, une initiative visant à éradiquer le banditisme à l’échelle nationale.

Dans la nuit du 3 au 4 août, le gang notoire des ‘‘400 Mawozo’’ a encore frappé. Les membres de ce groupe criminel ont incendié le commissariat de police, un véhicule blindé de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ainsi que le bureau de douane de Ganthier, situé dans la région de la plaine du Cul-de-Sac. Ces actes violents ont été revendiqués par le chef du gang, Lanmo San Jou, un criminel dont la tête a été mise à prix par le FBI.

Le chef du gang, Lanmo San Jou, a été vu arborant fièrement le chapeau qui serait celui du commissaire de police comme un trophée, un geste destiné à humilier davantage les autorités locales. Flanqué de ses lieutenants, il a déambulé dans les rues de la ville, démontrant ainsi son contrôle sur la région. Cette démonstration de force ne fait qu’accentuer la tension et l’insécurité qui règnent dans cette partie du pays.

Les 400 Mawozo sont tristement célèbres pour leurs attaques brutales et leurs actes de terreur dans la plaine du Cul-de-Sac et ses environs. Ce gang a été impliqué dans de nombreux enlèvements, extorsions, et meurtres, semant la peur parmi les habitants et paralysant la région. Leurs méthodes sont souvent marquées par une violence extrême, qui leur permet de maintenir leur emprise sur le territoire.

Le gang s’est notamment fait connaître sur la scène internationale après l’enlèvement de missionnaires américains en octobre 2021, un incident qui avait déjà attiré l’attention du FBI sur Lanmo San Jou et ses acolytes. Depuis, ils ont continué d’opérer avec une impunité totale.

Les répercussions de cette dernière attaque sont considérables. L’incendie du commissariat et du bureau de douane représente non seulement un coup symbolique contre l’autorité de l’État, mais aussi un affaiblissement des capacités locales à faire respecter la loi et à réguler le commerce. Les habitants de Ganthier vivent dans la peur constante, et la destruction de ces infrastructures ne fait qu’aggraver leur sentiment d’insécurité.