Port-au-Prince, 17 janvier 2021- La marche des policiers du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH-17) a pris fin prématurément, ce dimanche 17 janvier 2021.
La marche n’est pas parvenue à atteindre sa destination finale qui était la direction générale de la police nationale où les protestataires entendaient délivrer leur message à l’intention du directeur général a.i de la PNH, Léon Charles.
La marche a été dispersée brutalement par une patrouille policière qui tirait en l’air à balles réelles et du gaz lacrymogène à profusion en direction des protestataires. Certains policiers protestataires ont tiré en l’air aussi pour s’en sortir.
La marche des policiers visait à exiger un ajustement de salaire de cinquante (50,000,00) mille gourdes, des frais mensuels de vingt-cinq (25,000,00) gourdes, de meilleures conditions de travail, la fin des persécutions contre des policiers syndiqués et la réintégration des policiers révoqués arbitrairement dont l’ancienne coordonnatrice du syndicat, Yanick Joseph et du porte-parole du SPNH-17, Abelsson Gros-Nègre.
Présente à la marche, Yanick Joseph, ancienne coordonnatrice du SPNH-17, qui a eu des propos peu élogieux pour le directeur général par intérim de la PNH, a plaidé pour des reformes au sein de l’institution policière et particulièrement au niveau du haut commandement de l’institution policière.
Selon elle, Léon Charles n’est pas a sa place comme directeur général de la PNH puisqu’il a été importé et imposé à l’institution qui dispose, cependant, de ressources humaines compétentes et qualifiées pour occuper cette position.
Madame Joseph qualifie d’insulte à l’institution policière, la nomination de M. Charles à la tête de la PNH.
La marche visait entre autres à protester contre l’insécurité généralisée dont sont victimes les citoyens ainsi que des policiers.
‘’Les policiers chargés d’assurer la sécurité des vies et biens des citoyens sont victimes de l’insécurité aussi bien que le reste de la population, déplore le SPNH-17, ajoutant que plusieurs policiers ont été assassinés et d’autres kidnappés ces dernières semaines en province et dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.’’
Les policiers kidnappés n’ont été libérés qu’après le paiement d’une rançon aux ravisseurs. Cette situation suscite des grognes au sein policiers syndiqués qui dénoncent le laxisme des autorités politiques et du haut commandement de la police nationale d’Haïti (PNH) qui font peu de cas des conditions de travail et de vie des agents de l’ordre.
Le coordonnateur du SPNH-17, Jean Elder Lundi a une nouvelle fois dénoncé le comportement du directeur général de la PNH, Léon Charles qui aurait roulé les policiers dans la farine après avoir promis de satisfaire leurs revendications.
‘’Léon Charles s’est moqué de nous. Il n’a pas tenu ses promesses envers les policiers. Nous reprenons la mobilisation et nous resterons mobilisés jusqu’à satisfaction de nos justes et légitimes revendications, a-t-il lance, lors de la marche.’’
Des militants politiques ont accompagné les policiers syndiqués. Ils ont érigé des barricades enflammées en plusieurs endroits et scandé des propos hostiles aux autorités gouvernementales qu’ils accusent de négliger les policiers au profit des gangs armés qui assassinent, violent et kidnappent impunément des citoyens.
‘’Le pays fait face a une situation intenable et inacceptable. L’ensemble des citoyens doivent se révolter pour mettre fin à l’insécurité d’Etat entretenu par le pouvoir en place à travers ses alliés réunis au sein des gangs qui se sont fédérés pour exécuter le projet dictatorial du régime du PHTK, ont suggéré.’’
Certains manifestant ont souhaité que les policiers progressistes prennent toutes les dispositions pour procéder à l’arrestation du président Jovenel Moïse si d’ici le 7 février 2021 à midi, il ne rendrait pas le pouvoir, conformément aux dispositions de l’article 134-2 de la constitution.
Ces militants politiques ont déclaré noter que depuis l’arrivée de Léon Charles à la tête de l’institution policière, toutes les manifestations de rue sont réprimées systématiquement, en violation de la constitution qui garantit la liberté d’expression.