PORT-AU-PRINCE, mercredi 5 juin 2024– À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) exprime une profonde inquiétude quant à la dégradation environnementale en Haïti, particulièrement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, devenue un véritable dépotoir.
La POHDH s’alarme des conditions de vie des citoyens plongés dans un environnement malsain et dégradé, compromettant ainsi leur dignité et leurs droits fondamentaux. L’Organisation des Nations Unies (ONU) reconnaît qu’un environnement sain, propre et durable est un droit fondamental. De plus, l’article 253 de la Constitution haïtienne de 1987 stipule que “l’environnement constitue le cadre naturel de la vie”, rendant un environnement sain indispensable à l’existence humaine.
Les défis environnementaux en Haïti sont divers et nombreux : mauvaise gestion des déchets, constructions anarchiques, problèmes de canalisation, déboisement, crise climatique, érosion, pollution atmosphérique et des eaux, famine et phénomènes météorologiques extrêmes. Ces problèmes créent un déséquilibre écologique majeur.
La POHDH déplore l’accumulation excessive de déchets dans plusieurs zones clés, notamment à Gérald Bataille, au Centre-ville de Port-au-Prince, à Pétion-Ville, sur la route de Frères, à Croix des Missions, et sur la route de Nazon. Cette accumulation entrave la circulation et provoque des embouteillages monstres. Les routes sont jonchées d’ordures et de résidus calcinés, dégageant des odeurs nauséabondes, aggravées par l’incinération partielle des déchets, une méthode qui entraîne d’autres problèmes environnementaux nocifs.
La POHDH appelle les autorités compétentes, notamment les municipalités, le Ministère de l’Environnement (MDE), le Ministère des Travaux Publics, de Transports et de Communications (MTPTC), le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT) et le Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), à prendre des mesures urgentes et efficaces pour remédier à cette situation.
La POHDH insiste sur la nécessité pour le Conseil Présidentiel et le nouveau gouvernement de faire de la question environnementale une priorité, aux côtés des problématiques d’insécurité et des élections. La dégradation environnementale actuelle constitue une violation des droits à la santé, à l’alimentation, à l’eau et à l’assainissement.
La POHDH rappelle que la saison cyclonique a débuté le 1er juin 2024. Étant donné la vulnérabilité géographique d’Haïti aux phénomènes météorologiques, la situation environnementale actuelle accroît le risque de catastrophes humanitaires. La POHDH exhorte la population à rester vigilante et à adopter des comportements responsables dans la mesure de leurs moyens pour éviter des situations regrettables.
L’organisation rappelle aux autorités leur obligation impérative de protéger la population, en particulier les groupes les plus vulnérables, tels que les personnes à mobilité réduite et celles en situation de déplacement forcé, face aux risques et désastres potentiels.