La POHDH dénonce l’irresponsabilité de l’État haïtien après l’explosion meurtrière d’un camion-citerne à Miragoâne…

CamionCiterne/image d'illustration...

PORT-AU-PRINCE, jeudi 19 septembre 2024– Le 14 septembre 2024, une tragédie d’une ampleur dévastatrice a secoué la ville de Miragoâne, où l’explosion d’un camion-citerne transportant du gaz a causé la mort de “34 personnes.” Cette catastrophe, qui a plongé de nombreuses familles dans le deuil, a été condamnée par la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH), qui exprime sa solidarité envers les victimes et leurs proches, tout en pointant du doigt l’irresponsabilité flagrante de l’État haïtien dans la gestion du transport et de la distribution des produits pétroliers dans le pays.

Le drame survenu à Miragoâne n’est malheureusement pas un cas isolé. Deux ans auparavant, en décembre 2021, une situation similaire avait endeuillé la ville de Cap-Haïtien, où l’explosion d’un autre camion-citerne avait tué près de 90 personnes. Cette répétition de catastrophes, selon la POHDH, souligne l’absence de mesures préventives de la part des autorités haïtiennes, qui continuent de faire preuve de négligence malgré les leçons tragiques du passé. L’absence de contrôle rigoureux sur les véhicules transportant des produits aussi dangereux que le gaz est au cœur du problème. Les camions parcourent des centaines de kilomètres sans passer par des inspections adéquates, mettant en danger non seulement les chauffeurs mais aussi les populations vivant aux abords des routes empruntées par ces engins.

La POHDH s’inquiète également du désordre qui règne dans le secteur de la distribution de carburant en Haïti. La prolifération incontrôlée des stations-service, souvent installées sans respecter les normes de sécurité et environnementales, représente une autre facette de l’irresponsabilité étatique. De plus, la vente de gaz à des particuliers, souvent pour être stocké dans des conditions dangereuses, ajoute un risque supplémentaire. La gestion chaotique de ce secteur illustre, selon la POHDH, le manque de volonté de l’État haïtien de protéger la vie de ses citoyens.

Face à cette situation alarmante, la POHDH appelle à une réforme en profondeur de la gestion du transport et de la distribution du gaz en Haïti. L’organisation invite l’État, en collaboration avec les acteurs privés et la société civile, à revoir complètement les pratiques actuelles qui mettent quotidiennement en péril des vies humaines. Le cadre légal, qui impose aux autorités de garantir le respect et la protection des droits fondamentaux, doit être renforcé et appliqué avec fermeté, notamment en ce qui concerne la sécurité des infrastructures liées aux produits pétroliers.

Dans l’immédiat, la POHDH exhorte les autorités à soutenir les familles des victimes de Miragoâne et à mettre en place des mécanismes de prévention plus efficaces pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent. Il est essentiel, selon l’organisation, de sensibiliser la population aux risques encourus face à ces situations et d’adopter des comportements plus sécuritaires. Pour la POHDH, l’État haïtien doit enfin assumer ses responsabilités, non seulement pour apporter justice aux victimes, mais aussi pour garantir que la gestion du secteur pétrolier ne devienne plus un facteur de nouvelles tragédies.