La POHDH dénonce le processus “vicié” de désignation du représentant des Droits Humains au CEP…

Symbole du CEP...

PORT-AU-PRINCE, jeudi 26 septembre 2024– La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) a exprimé son indignation face au processus de sélection du représentant du secteur des Droits Humains au Conseil Électoral Provisoire (CEP). Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), lors de sa séance du 18 septembre 2024, a nommé sept nouvelles personnalités devant intégrer le CEP. Parmi elles, Gédéon Jean, désigné à l’issue d’une procédure que la POHDH qualifie de « farce organisée » par l’Organisation Citoyenne pour une Nouvelle Haïti (OCNH).

La POHDH, chargée de superviser ce processus conjointement avec l’OCNH, a dénoncé les nombreuses irrégularités qui ont marqué la procédure dès ses débuts. « À plusieurs reprises, nous avons attiré l’attention du CPT sur les difficultés rencontrées avec l’OCNH, notamment en ce qui concerne l’élaboration des critères d’éligibilité et la transparence des données », a déclaré la POHDH dans une note. Ces tensions ont atteint un sommet lorsque l’OCNH a refusé d’appliquer certains critères essentiels lors de la sélection des organisations participantes.

Le 6 août 2024, une journée de travail avait été prévue entre les deux entités, mais l’OCNH a choisi de se retirer des discussions pour répondre à une convocation de Pierre Jean Raymond André, chef de cabinet du conseiller présidentiel Frinel Joseph. Le lendemain, le CPT a imposé aux deux structures de finaliser le processus de sélection avant le 14 août 2024. La POHDH a interprété cette ingérence comme une tentative claire de favoriser la candidature de Gédéon Jean.

Malgré une rencontre avec le CPT qui promettait de corriger les irrégularités, la situation ne s’est pas améliorée. Les inscriptions ont été ouvertes le 16 août et clôturées le 19 août 2024, avec la participation de 135 organisations. Toutefois, selon la POHDH, le traitement des données a été « vicié ». Elle a également révélé que des informations confidentielles de certaines organisations inscrites avaient été transmises à l’équipe de campagne de Gédéon Jean, une violation flagrante des principes de transparence.

Le 26 août 2024, lorsque Gédéon Jean a été désigné représentant du secteur des Droits Humains au CEP, la POHDH a qualifié cette décision de « véritable farce ». De nombreuses organisations validées par l’OCNH ne respectaient pas les critères de base, notamment celui des trois années d’existence minimale. La POHDH a déclaré que « sur les 107 organisations validées par l’OCNH, une majorité n’avaient même pas soumis leurs statuts », un document crucial pour vérifier leur mission et leur engagement dans la défense des Droits Humains. De plus, 12 des organisations validées par l’OCNH n’existaient pas depuis plus de trois ans, en contradiction avec les critères consensuels.

Parmi les organisations validées, 14 étaient des organisations féministes, 11 des associations de jeunes, et 11 autres étaient des groupes communautaires ou paysans, secteurs ayant eux-mêmes leurs propres processus de désignation pour le CEP. Le non-respect des critères de sélection a affaibli la légitimité du processus, selon la POHDH.

La POHDH appelle à une révision complète du processus et à la rectification des erreurs. Elle continue de rejeter la nomination de Gédéon Jean et exige que la vérité soit rétablie dans cette procédure clé pour l’avenir du CEP.