PORT-AU-PRINCE, vendredi 19 janvier 2024– L’ancien Premier Ministre Jean-Michel Lapin a vivement critiqué les agissements du juge Al Duniel Dimanche dans l’instruction du dossier CNE (Centre National des Equipent), accusant le magistrat de comportements arbitraires qui portent atteinte au système judiciaire haïtien. Lapin souligne que le dossier, recommandé par l’ULCC, mentionne des citoyens, principalement d’anciens parlementaires, contre lesquels des actions publiques pour “détournement de biens publics” doivent être engagées.
Conformément aux normes et procédures légales, Lapin insiste sur le rôle du juge d’instruction travaillant pour le compte du Parquet, soulignant que tout ajout de noms doit faire l’objet d’un réquisitoire d’informer supplétif adressé au commissaire du gouvernement.
L’ancien Premier Ministre regrette le choix du juge Al Duniel Dimanche de délivrer des mandats d’amener à l’encontre de dignitaires de la République, notamment des présidents, premiers ministres et ministres, en contournant les procédures légales d’instruction. Lapin rappelle que ce n’est pas la première fois que le magistrat agit de manière contestée, citant un incident en 2016 lié à l’affaire de l’ONA.
Il souligne que dans le cadre de cette affaire, le juge Al Duniel Dimanche, juge de siège à l’époque, siégeant en qualité de président du tribunal, avait prononcé en pleine audience une ordonnance d’avant dire droit, demandant la comparution de plusieurs ex-dignitaires, tels que l’ancien président René Garcia Préval, qui au prime à bord, n’ayant été l’objet de citation dans l’ordonnance de clôture du juge d’instruction.
‘‘Cette forfaiture du juge Al Duniel Dimanche a été combattue techniquement par le chef du parquet, qui s’était abstenu de prendre siège au tribunal en sa qualité de ministère public. Face à cette situation embarrassante à l’époque, le dossier a été retiré des mains du juge Al Duniel Dimanche’’, déclare Lapin.
En réaction à l’attitude du juge, Lapin salue le comportement jugé légal du parquet de Port-au-Prince, qualifiant les agissements du juge de “illégaux”. Il appelle ainsi le tribunal de première instance et la cour de cassation à répondre aux requêtes des justiciables, demandant l’annulation des mandats et le dessaisissement du magistrat, conformément aux lois en vigueur.
L’exhortation de Lapin s’adresse aux responsables du système judiciaire, les invitant à s’engager clairement pour freiner la dynamique de justice qu’il qualifie de “à la Dimanche”. Il insiste sur le principe que personne n’est au-dessus de la loi, mais souligne que la justice ne doit pas être instrumentalisée à des fins politiques, de rackets, ou d’autres manœuvres illégales et déloyales.
Jean-Michel Lapin appelle à placer Haïti sur la carte de l’intégrité judiciaire et de l’État de droit, soulignant l’importance d’un système judiciaire fort pour la construction d’une nouvelle société.