PORT-AU-PRINCE, mardi 7 juin 2022– Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance qualifie d’insidieux le comportement de ceux qui s’attaquent aux organisations et aux défenseurs des droits humains dénonçant les pratiques irrégulières des autorités qui agissent en dehors de la loi.
Selon Espérance, ceux-là qui réagissent émotionnellement ou naïvement sur le fait que les actes du commissaire du gouvernement de Miragoâne ont été dénoncés par la FJKL, devraient faire attention aux risques encourus par une société où l’arbitraire remplace la loi.
Aussi, déclare-t-il, ils devraient s’interroger sur l’attitude de ceux qui exercent le pouvoir a tous les niveaux dans le pays, soulignant que la gangstérisassion d’Haïti n’est pas un accident.
« Les gangs ont proliféré ces dernières années et se sont fédérés pour mieux terroriser la population. Tout cela a été fait non par les organisations de défense des droits humains, mais par la mauvaise gouvernance du pays, l’impunité et la protection dont jouissent les bandits au plus haut niveau de l’Etat », déclare Pierre Espérance.
‘‘Ce ne sont pas les organisations des droits humains qui contrôlent les ports, aéroports et les services de douane à travers lesquels les armes illégales et les munitions passent pour atterrir aux mains des gangsters qui assassinent, massacrent, volent, violent et kidnappent impunément sous le regard passif et complaisant des autorités politiques, judiciaires et policières du pays’’, soutient le mitant des droits de l’Homme.
Selon lui, le contrôle de tout ce qui entre au pays ou qui y sort doit être exercé par les autorités préposées à cet effet, non par les défenseurs des droits humains dont le rôle consiste à faire pression et à veiller que les droits humains sont respectés.
‘‘Qu’il s’agisse de bandits de grand chemin ou de « bandits légaux », la loi doit être appliquée contre eux avec la dernière rigueur,’’ déclare Espérance qui dénonce une campagne de manipulation de l’opinion publique contre les défenseurs des droits humains en Haïti.
Selon lui, la stricte application de la loi est la garantie de la liberté et de la jouissance des droits humains. ‘‘Dans une société où la loi ne prime pas, c’est l’anarchie. Et dans une société où règne l’anarchie, personne n’est à l’abri’’, souligne-t-il.
Il affirme que c’est dangereux ce qui est en train de se passer en Haïti. L’affaire du commissaire Muscadin est préoccupante autant que la levée de bouclier qu’elle a suscitée dans la presse et sur les réseaux sociaux contre les défenseurs des droits humains, déclare Pierre Espérance.
‘‘Nous réclamons une enquête sérieuse sur cette affaire qui défraie la chronique depuis bientôt une semaine afin, dit-il, d’établir les responsabilités et d’adopter les sanctions légales appropriées.