Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 15 mai 2020 -(RHI)- La Fondation “Je Klere” (FJKL) a rendu public le 13 mai 2020 un rapport accablant sur l’institution policière qui représente, selon elle, une menace pour les libertés publiques en véhiculant un discours faciste, menaçant du coup la liberté d’expression en Haïti.
Cet organisme, estime que ce sont les autorités politiques via le Premier Ministre qui sont aux commandes de la police nationale et non son Directeur général, Normil Rameau.
Dans ce rapport de onze (11) pages, FJKL, organisme de défense des droits humains, dit noter que depuis quelques temps une multiplication des cas de violation des droits humains au niveau de la police nationale caractérisés par “des exécutions sommaires, usage abusif de la force, bastonnade, incendie, destruction de biens privés et publics, traitement inhumain et dégradant, atteinte aux droits et libertés des citoyens etc…”.
Repertoriant une série de violations du droit la personne et autres pour la période comprise entre novembre 2019 et avril 2020, la FJKL dénonce la passivité de la police nationale qui “ne protège plus la population”.
“Des citoyens sont tués, déchiquetés. Les corps sont exposés sur les réseaux sociaux par des assassins en toute quietude d’esprit”, fait remarquer FJKL, ajoutant que les assassins ne sont pas poursuivis sous prétexte que “les agents des forces de l’ordre craignent la réaction des organisations de défense des droits humains en cas de massacre”.
Au nombre des cas signalés dans ce rapport figurent ceux du journaliste de Radio Caraïbes, Georges Emmanuel Allen qui a été tabassé le 28 avril dernier par des policiers à Delmas 33 et du journaliste Jacquelin Francois, correspondant de Radio Zénith aux Cayes qui a été également molesté par des agents de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO).
D’autres cas de violation ont été également signalés, comme celui de l’incendie du Cabinet Samuel Madistin, le 19 Février 2020, la tentative d’incendie de Radio Caraïbes, le 23 Février 2020, l’arrestation suivie de brutalités le 3 avril dernier de l’artiste bien connu Jean Jean Roosevelt par des policiers du Sous-Commissariat du Marché Salomon
FJKL signale également la sortie fracassante le 27 avril 2020 des policiers du groupe Fantôme 509 qui ont investi des locaux de plusieurs institutions étatiques, forcée les employés à vider les lieux et incendié au moins trois véhicules appartenant à l’Etat.
En conclusion de ce rapport, la FJKL demande au Haut Commandement de la PNH et au Gouvernement de respecter les engagements internationaux en matière de sécurité publique et de dignité humaine pendant qu’il est encore temps.