La COPAH prône l’émergence de nouvelles élites pour mettre Haïti sur les rails du développement et de la démocratie…

Calixte Fleuridor, Pdt de la FPH, membre du HCT, Mirlande Manigat, Pdte d'honneur du RDNP, membre du HCT et Laurent Saint-Cyr, Entrepreneur, membre du HCT...

PORT-AU-PRINCE, mercredi 28 décembre 2022– Analysant la situation globale du pays, la conférence des pasteurs haitiens (COPAH) estime que les élites haïtiennes à la fois ‘‘corrompues et apatrides’’ sont complices de ceux qui planifient le malheur d’Haïti et devraient en assumer les conséquences pour se tenir à l’écart.

Dans son message de fin d’année et du nouvel an, la COPAH s’insurge contre des élites corrompues associées à des puissances étrangères et à des organisations criminelles qui mettent le pays à genoux.

Cette organisation du secteur protestant haïtien qui s’exprime toujours sans langue de bois sur la situation en Haïti, dit croire que ‘‘le moment est venu pour qu’une nouvelle classe politique voie le jour en Haïti.’’

‘‘Le moment est venu pour qu’émerge en Haïti, une nouvelle élite économique-une élite économique qui participe au progrès et au développement du pays’’, écrit la COPAH.

« Cette élite doit être ouverte à la saine compétition dans un environnement d’affaires incitatif où création d’emplois rime avec création de richesse. Cette élite doit être à même de comprendre qu’avec la troisième révolution industrielle marquée par le développement de l’intelligence artificielle (IA), le monde fonctionne à l’heure de l’économie collaborative, l’économie du savoir et qu’Haïti ne doit pas être en reste », déclare la COPAH.

L’organisation n’épargne pas le secteur religieux dans ses critiques.

‘‘La COPAH croit qu’il y a aussi nécessité pour que naisse une nouvelle élite religieuse en Haïti. Cette élite ne doit pas se servir de ses positions pour abrutir davantage le peuple de Dieu, mais utiliser l’évangile de Jésus-Christ pour non seulement emmener les âmes au salut mais à l’émancipation des masses trop souvent exploitées à outrance avec la complicité ou par des soi-disant ministres de Dieu’’, lit-on dans ce message de la COPAH.

«  Nous croyons fermement que la parole de Dieu doit être utilisée comme instrument pour libérer les haitiens de toutes sortes d’entraves et non de les assujettir », ajoute la COPAH, souhaitant que les paroles du prophète Esaïe soient l’objet de méditation des vrais serviteurs de Dieu en cette période difficile :

‘‘L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, Car l’Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance ; pour publier une année de grâce de l’Éternel, Et un jour de vengeance de notre Dieu ; Pour consoler tous les affligés… (Esaïe 61 :1)’’

L’organisation dénonce également ce qu’elle appelle un complot visant à réduire les haitiens a l’esclavage.

« Déjà victime d’un vaste complot visant à réduire les haitiens à la servitude sous d’autres formes, le pays vit au rythme insupportable d’une accumulation des pires catastrophes de son histoire. Au nombre de ces catastrophes, figurent l’anéantissement de l’économie nationale, la décimation de la classe moyenne totalement décapitalisée par les gangs lâchés dans la ville pour kidnapper impunément les citoyens, les pénuries artificielles de carburant planifiées en haut lieu pour pénaliser la population, l’inflation qui se situe autour de 50%, l’accélération du chômage, la décote de la gourde, la démolition de toutes les institutions, l’enterrement de la constitution entre autres », déclare la COPAH.

Selon cette organisation, dans le temps, les colons imposaient la torture physique, morale, psychique pour réduire l’esclave à sa plus simple expression de bête de somme.  « Aujourd’hui, souligne-t-elle, les colons (nationaux et étrangers) soumettent le peuple haïtien à d’autres formes de supplices. Ils utilisent des armes jusqu’ici efficaces pour réduire les haïtiens au silence, les faire fuir le pays massivement pendant qu’ils mettent en œuvre leur plan macabre de recolonisation d’Haïti en douceur », selon la COPAH.

L’organisation déclare que ‘‘des gangsters ensauvagés, transformés en monstres sanguinaires ont reçu carte blanche pour massacrer, piller, violer collectivement femmes et filles et incendier des maisons impunément et sous la protection de hautes autorités. L’impact de cette politique de ganstérisation sur l’ensemble des institutions du pays est plus que désastreux.’’

‘‘ Les écoles, les universités, les églises, les temples vodous, le commerce (gros et petit) entre autres ne fonctionnent pas, et cela, sans interpeller les autorités illégitimes plus intéressées à se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible par de sordides artifices sans se soucier de la détresse des haitiens dont la majorité vit en insécurité alimentaire’’, soutient la COPAH.

Elle accuse les tenants du pouvoir et leurs alliés de planifier la recolonisation en douceur d’Haïti.

« C’est par un acte officiel qu’un gouvernement illégitime ayant affiché son mépris et son dégout du peuple haïtien, a décidé de solliciter, non pas une assistance technique, matérielle et technologique à la police la nationale pour combattre les gangs armés, mais une intervention militaire en règle. Cela constitue un crime de haute trahison condamné par la constitution haïtienne. Ils ont manigancé cette intervention qui semble imminente pour pérenniser à la fois un régime honni et un système absurde et contreproductif pour le pays », déclare la COPAH.

Selon l’organisation, ‘‘pour mettre à exécution leur projet de malheur pour Haïti, le même gouvernement qui s’est révélé indiffèrent et irresponsable face au calvaire des haitiens, s’adjoint de nouveaux complices, à travers un pseudo accord dit de consensus national avec ses alliés de toujours. En vérité, ce document qui accord quatorze (14) longs nouveaux mois pour laisser mourir lentement la population, a l’air de tout sauf d’un consensus. Le consensus est pourtant indispensable pour sortir le pays de l’impasse.’’

La COPAH dit souhaiter ‘‘qu’ils se souviennent qu’il ne suffit pas d’avoir le soutien du maitre étranger, sachant qu’avant eux d’autres serviteurs plus fidèles et plus loyaux qu’eux, ont été désenchantées. Rien ne garantit que leur sort soit diffèrent.’’

Selon la COPAH, ‘‘ce à quoi nous assistons, met en évidence qu’en Haïti, il existe deux camps : le camp des traitres et celui des patriotes. Maintenant que les jeux sont faits et que tout est clair, l’unité des forces progressistes et démocratiques est indispensable pour susciter un réveil citoyen afin de faire échec aux apatrides qui croient pouvoir brader les maigres ressources du pays après avoir hypothéqué son indépendance et sa souveraineté.’’