Port-au-Prince, lundi 7 février 2022– La conférence des pasteurs haïtiens (COPAH) estime qu’il ne devrait y avoir de débat sur la date du 7 février en ce qui a trait au mandat de l’ancien président Jovenel Moïse.
Selon la COPAH, ‘‘Contrairement au mensonge très répandu ces dernières semaines, la date du 7 février 2022 ne marque pas la fin du mandat de l’ancien président Jovenel Moïse. La vérité est que, le mandat constitutionnel du défunt président a pris fin depuis le 7 février 2021, conformément à l’article 134-2 de la constitution de 1987 amendée, écrit cette organisation du secteur protestant.
Dans communiqué, la COPAH rappelle que, ce 7 février 2022, il y a exactement un an depuis que le Core Group a décidé de prolonger le mandat de leur poulain, contre la volonté populaire et la constitution haïtienne.
En fait, poursuit la COPAH, c’était un coup d’Etat de la communauté internationale et du régime PHTK contre la constitution et le peuple haïtien. ‘‘Ce coup a inauguré plutôt un nouvel épisode dans la longue politique pro-esclavagiste et raciste que la communauté internationale, dont le commandant en chef est les États-Unis d’Amérique, mène contre Haïti depuis des siècles.’’
Pour la COPAH, ‘‘la bataille qui doit être menée aujourd’hui ne doit pas être orientée vers une date. Elle doit être axée sur cette coalition internationale démoniaque, dont le seul objectif est de maintenir Haïti dans ce cycle infernal d’instabilité politique et de violence qu’elle nous a imposé’’, souligne l’organisation.
Selon la COPAH, cette date devrait nous convaincre de la nécessité d’imiter nos ancêtres en faisant une unité historique non pour la prise du pouvoir, mais contre les forces du mal, le racisme et la politique pro-esclavagiste de la communauté internationale et ses courtiers politiques, partisans du maintien du statu quo.’’
Elle estime anormal que ce soit cette communauté internationale sans éthique et immorale qui décide à travers des communiqués de presse ou des tweets, a la place des haïtiens, qui peuvent ou ne peuvent pas être des dirigeants d’Haïti. Dessalines ne nous a pas légué ce bout de terre pour être recolonisé, s’indigne la COPAH avant de crier honte aux néo-colons.’’
La COPAH appelle les Églises catholiques et protestantes, les croyants des autres religions, les non-croyants et les médias en général à aiguiser la conscience de la population Haïtienne sur l’obligation de lutter pour le recouvrement de la souveraineté d’Haïti.
‘‘L’heure est au sacrifice des petits intérêts personnels et de clan. L’heure est au dépassement de soi pour mettre Haïti au centre de nos priorités’’, selon la COPAH.
‘‘Arrêtons de dédaigner notre souveraineté pour « un plat de lentilles » comme le fit Esaü dans le récit de Genèse chapitre 25 verset 29 à 34,’’ peut-on lire dans le communiqué de la COPAH.
La Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) dit croire que ce 7 février 2022 doit préciser la ligne de démarcation entre deux projets : le projet de continuité et celui de rupture.
‘‘ Il nous faut une rupture provoquée et dirigée par des gens issus des couches saines de différents secteurs du pays,’’ poursuit la COPAH qui souligne que les « démons » d’hier ne peuvent pas subitement se déguiser en anges de lumière pour se perpétuer au pouvoir sans faire leur acte de contrition.