WASHINGTON, mercredi 1e juin 2022– Représentante du septième district de l’Etat du Massachusetts au Congres des Etats-Unis, Ayanna Pressley estime que les Haïtiens méritent d’avoir la chance de pouvoir déterminer eux-mêmes leur avenir.
Soulignant les péripéties qu’ont connues de nombreux migrants Haïtiens en septembre 2021 a la frontière entre le Mexique et le Texas, Ayanna Pressley rappelle également que l’année dernière, l’administration Biden a prolongé le statut de protection temporaire (TPS) pour les Haïtiens sur la base de « problèmes de sécurité, de troubles sociaux, d’une augmentation des violations des droits de l’homme, d’une pauvreté paralysante et d’un manque de ressources de base, qui sont exacerbés par la pandémie de COVID-19 ».
« Nous avons fortement plaidé en faveur de cela et avons applaudi l’annonce de l’administration à l’époque, cependant, souligne-t-elle, malgré l’aggravation manifeste de ces conditions sur l’île, les États-Unis ont continué à expulser des milliers de migrants haïtiens dans le cadre de la politique raciste et xénophobe du titre 42 ».
Selon la congresswoman qui intervenait à l’occasion du mois consacré a l’histoire et la culture haïtienne qui s’est achevé mardi 31 mai, ‘‘une solution durable exigera que les États-Unis retirent leur soutien au dirigeant de facto Ariel Henry, qui manque de légitimité auprès du peuple haïtien, et s’associent plutôt à des membres de la société civile haïtienne travaillant à mettre fin à la corruption et à l’impunité qui poussent les gens à fuir l’île.
Elle indique que, ‘‘malgré la menace d’enlèvements et de meurtres d’activistes et de journalistes, les leaders civiques et politiques haïtiens de tous horizons se sont réunis pour aboutir à la signature de l’Accord de Montana, une feuille de route pour un gouvernement de transition qui organiserait des élections crédibles et rétablirait l’ordre constitutionnel en Haïti.’’
Selon Mme Pressley, dans une démonstration d’unité sans précédent, cet effort a recueilli le soutien de plus de 900 signataires, représentant des millions d’Haïtiens, y compris la plupart des principaux partis politiques, des groupes religieux et confessionnels, des syndicats, des organisations de la société civile et le monde des affaires.
‘‘Cette mobilisation politique et populaire massive souligne les crises profondes et leurs corolaires qui affectent Haïti ainsi que la nécessité d’un processus inclusif dirigé par la société civile pour rétablir la stabilité et la démocratie’’, déclare-t-elle.
Pressley estime qu’ «Il est maintenant temps de réaffirmer que toutes les vies noires comptent, y compris les vies haïtiennes, et de poursuivre des politiques, tant étrangères que nationales, qui reflètent cette vérité », arguant que l’administration Biden devrait utiliser son autorité pour accorder une libération conditionnelle humanitaire aux migrants haïtiens aux États-Unis, libérer ceux qui sont détenus par ‘‘ICE’’ (Immigration and Customs Enforcement/ service de Contrôle de l’Immigration et des Douanes) et mettre fin aux expulsions illégales en vertu du titre 42 une fois pour toutes.
Elle reprend une déclaration de l’ancien Envoyé spécial Daniel Foote dans sa lettre de démission de septembre, “Je ne crois pas qu’Haïti puisse connaître la stabilité tant que ses citoyens n’auront pas la dignité de vraiment choisir leurs propres dirigeants de manière équitable et acceptable”.
« Les Haïtiens ont besoin d’entendre que les États-Unis soutiennent la société civile courageuse et les dirigeants politiques qui élaborent une transition inclusive vers la démocratie, et non le même cercle de politiciens corrompus et de riches oligarques responsables de la violence et des souffrances auxquelles Haïti est confronté », déclare-t-elle.