La Conférence Episcopale d’Haïti revient à la charge avec trois journées d’activités mortes, pour réclamer la libération des otages

Les eveques d'Haiti

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 19 avril 2021 –(RHInews)- Cette fois-ci, l’Episcopat haïtien, en accord avec la Conférence Haïtienne des Religieux (CHR), a réclamé trois journées de fermeture de toutes les institutions de l’Eglise catholique en Haïti, à l’exception de ses structures hospitalières, les 21,22 et 23 avril 2021.

Les institutions concernées figurent au premier plan, les églises catholiques, congréganistes, presbytérales, les universités catholiques et autres.

Au troisième jour, soit le vendredi 26 avril, les cloches de l’Eglise catholique doivent retentir à midi à travers le pays, ainsi qu’une messe à trois heures dans toutes les paroisses.

Il y aura également l’adoration du Saint-Sacrement suivie de la méditation des psaumes de louange, ont recommandé les Evêques haitiens.

Cette décision est prise pour protester contre le kidnapping de dix (10) personnes, dont sept (7) religieux et religieuses (deux de nationalité française) le 11 avril dernier par un groupe de gang armé dénommé “400 Mawozo”.

Un des otages, Madame Oxane Dorcélus, mère du père Arnel Joseph qui n’a pas été enlevé, a été libérée la semaine dernière, en échange d’une forte somme d’argent.

Dans ce communiqué rendu public le 19 avril 2021, les Evêques signataires ont fait ressortir la nécessité pour “la population de prendre ses responsabilités en tant que chrétien et citoyen, fils et filles d’une même nation.

“Malgré les appels réitérés de tous les secteurs vitaux du pays et de l’international, les ravisseurs font la sourde oreille et refusent de libérer les otages qui sont au dixième jour de leur captivité”, ont écrit les prélats catholiques qui font également part de “leur souffrance face à cette situation déchirante”.

Le Chef de file du gang des “400 Mawozo” qui ont kidnappé les religieux et religieuses, Joseph Wilson connu sous le sobriquet “Lanmò 100 Jours” a déclaré lundi soir sur Radio Méga que “sa patience a des limites”.

Questionné sur l’état de santé des otages, “Lanmò 100 Jours” s’est montré peu loquace sur la question, se contentant de dire que si “les autorités et autres se sentaient concernés, le nécessaire allait être fait immédiatement pour obtenir la libération des détenus”.

“Lanmò 100 Jours” s’est montré intraitable en déclarant qu’il n’est plus responsable du sort des détenus, vu la lenteur observée pour une sortie négociée.

“Je n’ai plus d’hôpital et encore moins d’orphelinat pour donner à boire et à manger à tous ces gens depuis une dizaine de jours”, s’est plaint le responsable du groupe des “400 Mawozo”, affirmant qu’il ne va plus prendre soin d’eux.

Par ailleurs, “Lanmò 100 Jours” a critiqué les responsables de l’Etat qui, a-t-il dit, ont plutôt choisi une dangereuse escalade d’actes de représailles contre lui et les membres de son ‘’armée’’ dans leur fief à la Croix-des-Bouquets, au lieu de prendre la voie des négociations.

Il faisait allusion à une incursion des forces de police le 27 décembre 2020 dans le fief de ce groupe de bandits à la Croix-des-Bouquets au cours de laquelle des maisons ont été incendiées et/ou saccagées et une quinzaine de personnes ont été interpellées, sans pour autant démanteler le gang.