Port-au-Prince, vendredi 11 février 2022- La Conférence des Pasteurs Haitiens (COPAH) appelle à la libération immédiate de pasteur Rémy Lochard, enlevé depuis le février dernier alors qu’il s’apprêtait à aller à l’église.
La COPAH demande également la libération de tous les otages généralement quelconques sans condition afin de retrouver leur famille.
Les ravisseurs réclament deux millions de dollars américains en échange de la libération de pasteur Lochard.
Dans un communiqué, la COPAH déclare noter le silence et l’inaction du gouvernement de fait sur la dégradation du climat sécuritaire dans le pays où au moins une dizaine de personnes sont enlevées contre rançon.
Selon la COPAH, des bandits qui jouissent de la protection de hautes autorités étatiques kidnappent des gens issus presque de tous les secteurs, en particulier le secteur religieux. L’organisation souligne qu’au cours de ces cinq dernières années, les pasteurs, les prêtres et les fidèles des églises de toutes les confessions, ont souvent été victimes de l’insécurité généralisée qui sévit en Haïti.
La COPAH se dit révoltée par la situation actuelle marquée par une recrudescence de l’insécurité criminelle et l’attitude complice du gouvernement qui se garde de toute action énergique contre les bandits qui sèment le deuil dans la société haïtienne, banalisant ainsi la vie des citoyens.
Les bandits armés sont confortables au point qu’ils opèrent en plein jour sous les regards de la justice, de la police et des autorités gouvernementales qui font fi des souffrances et des calamités d’une population aux abois ne sachant plus à qui crier, écrit la COPAH.
Selon la COPAH, le pays devient un véritable abattoir humain où coule le sang et défile, tous les jours, une caravane incessante de cadavres. Le pays est invivable, c’est un véritable enfer, une prison à ciel ouvert où les citoyens ont peur de sortir pour éviter d’être abattus ou kidnappés, souligne l’organisation.
‘‘Face a cette situation, poursuit la COPAH, les citoyens doivent s’organiser, dans le respect de la loi, afin d’assurer leur propre défense et protection contre les malfrats, sachant que la défense est un droit sacré,’’ selon la COPAH.
Rappelant qu’il est dit dans la Bible : ‘‘Veuillez et priez,’’ elle insiste sur la nécessité d’agir afin de mettre hors d’Etat de nuire les bandits de grand chemin et ceux qui les alimentent en armes et en munitions.
La COPAH qui exprime sa solidarité avec la famille de pasteur Rémy Lochard et des membres de son assemblé (église Eben-Ezer), rappelle que 2022, est une année de combat pour casser le système actuel fondé sur la corruption, la violence criminelle et l’exclusion et pour une vraie transition de rupture en Haïti.