La conférence des pasteurs haitiens (COPAH) met en garde contre toute persécution politique dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse

Pasteurs Gerard Forges et Gerald Bataille

Port-au-Prince, mercredi 4 août 2021- La COPAH estime qu’il est impératif que la justice haïtienne poursuive toutes les personnes impliquées dans cet assassinat qui viole le droit à la vie de M. Moïse et qui en même temps ternit l’image de notre chère patrie. ‘’Mais la manière dont cette enquête est menée, au lieu de faire éclater la vérité, tend à brouiller toutes les pistes qui pourraient permettre à la justice de mettre la main au collet des véritables auteurs de ce crime,’’ souligne la COPAH.

Dans une note de presse, la COPAH qualifie de décevant que le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Bedford Claude décerne des mandats d’amener à tort et à travers contre des personnalités ayant un domicile connu, sans les avoir invités au préalable et hors du délai de flagrance établi par les lois de la République.

Selon la COPAH, ‘’les mandats émis contre plusieurs personnalités religieuses et politiques dont les pasteurs Gérald Bataille et Gérard Forges ne peuvent avoir d’autre motif que de la persécution politique. Les adeptes du banditisme ‘’légal’’ jurent d’installer une dictature dans le pays même en absence de Jovenel Moïse.’’

Dénonçant des manœuvres politiques dans le cadre de cette affaire, la COPAH déclare que, ‘’ Ceux qui devraient être les premiers à être entendus par la justice, sont les principaux enquêteurs, arguant qu’ils décident comme bon leur semble d’arrêter et d’emprisonner arbitrairement qui ils veulent.’’

La COPAH note également que ces derniers auraient même fait pression sur un juge de paix et ses greffiers pour qu’ils enlèvent du procès-verbal, les noms de leurs proches et les auraient contraints d’y ajouter les noms d’opposants politiques.

L’organisation estime que, tout le monde connait l’engagement des révérends pasteurs Gérald Bataille et Gérard Forges pour préserver la démocratie et combattre la dictature de l’ancien président de facto Jovenel Moïse durant ses derniers mois au pouvoir. Ils ont claironné haut et fort que leur combat était un combat pacifique pour le respect de la loi et de la vie. Pourquoi veut-on les associer à une entreprise criminelle dont seuls ceux qui les persécutent ont le secret,’’ se demande la COPAH.

La COPAH assimile a de l’arbitraire, le comportement du commissaire intérimaire de Port-au-Prince qui donne une orientation politique à l’enquête qui devrait être technique afin d’identifier les auteurs matériels et intellectuels de l’assassinat de Jovenel Moïse.

Selon cette organisation du secteur protestant, cette démarche participe du projet dictatorial de l’ancien président et que ses ouailles se proposent de matérialiser afin de pérenniser le régime PHTK.

La COPAH appelle à la vigilance et à la solidarité des chrétiens du monde aux victimes de repressailes politiques en Haïti.