La Conférence des Pasteurs Haitiens (COPAH) dénonce la violence, la destruction du sous-commissariat de Bon-repos et d’autres infrastructures publiques

Dr. Ernst Pierre VINCENT, expert en résolution de conflits internationaux, spécialisé dans les relations haïtiano-dominicaines

Port-au-Prince, le 9 mars 2024- Face à une montée inquiétante de la violence, l’assaut mené par le groupe criminel de Canaan contre le sous-commissariat de Bon-repos, dans la nuit du 7 avril 2024, met en lumière le problème de l’incitation à la violence par certains politiciens haïtiens. Lors d’un entretien exclusif à RHINEWS, le Dr. Ernst Pierre Vincent, conseiller spécial de la Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) et expert en résolution de conflits et études de la paix, a fermement condamné cette tendance alarmante. Il a critiqué les déclarations provocatrices de ces dirigeants, diffusées dans les médias haïtiens. « Ces personnalités politiques qui appellent ouvertement à la violence ont intensifié le désordre ambiant », a-t-il indiqué, « ce qui se manifeste non seulement par la ruine de ce commissariat mais aussi par le saccage et la mise à feu d’infrastructures telles que des hôpitaux, des écoles, la bibliothèque nationale et des universités, ainsi que par des attaques contre des églises ».

Le spécialiste a souligné l’urgence pour ces leaders de « prendre leurs responsabilités », les pressant d’opter pour « des discours et des actions qui renforcent l’unité et la paix » plutôt que d’encourager le désordre. « Il est impératif », dit-il, « que nos dirigeants politiques se montrent exemplaires, en véhiculant des messages d’unité, de respect et de paix, qui sont essentiels pour la réhabilitation de notre société ».

Le Dr. Vincent appelle le gouvernement provisoire sortant à accélérer les démarches pour l’établissement du Conseil Présidentiel, soulignant que “malgré les imperfections de cette solution », elle pourrait, si « les acteurs concernés font preuve de dépassement et de sens de leadership », jouer un rôle crucial dans la stabilisation du pays. « Cette approche », dit-il, « créerait les préconditions nécessaires à l’organisation d’élections démocratiques ».

Il met l’accent sur « l’urgence et l’importance » de cette initiative pour surmonter la crise actuelle et rétablir la paix, soulignant que l’efficacité de ces mesures « est essentielle pour calmer la situation et sécuriser le pays ». Vincent insiste sur la nécessité d’un Conseil Présidentiel déterminé et rapide à agir pour instaurer une gouvernance capable de faire face aux défis significatifs que rencontre Haïti.

En abordant le sujet de l’aide internationale, Vincent a mis en avant « l’importance d’un soutien respectueux des principes de souveraineté et des besoins spécifiques d’Haïti ».Il a précisé : « Nous valorisons l’assistance de la communauté internationale durant ces moments critiques, mais nous soulignons l’importance de ne pas imposer au pays des mesures qui ne tiennent pas compte de ses réalités uniques ou de ses nécessités ». Cette perspective cherche à encourager une coopération internationale basée sur « le respect mutuel et un partenariat authentique ».

Le conseiller spécial a réaffirmé « l’engagement de la COPAH envers la promotion d’une société haïtienne plus juste et pacifique », mettant l’accent sur « l’importance capitale de l’unité et de la coopération entre tous les acteurs de la société haïtienne ». Il a invité la communauté internationale à « soutenir Haïti dans son parcours vers la stabilité et le développement durable », espérant que « la solidarité et le respect mutuel prévalent pour le bien-être de tous ses citoyens ».