PORT-AU-PRINCE, samedi 18 novembre 2023– D’après James Beltis, ‘‘ce ne sont pas les acteurs haïtiens, mais plutôt la communauté internationale, qui entrave les négociations visant à résoudre la crise sans précédent qui sévit dans le pays.’’
Selon Beltis, président du Conseil National de la Transition (CNT), un organe de l’Accord de Montana ayant proposé une solution haïtienne a la crise, ‘‘la communauté internationale aurait pris Haïti en otage depuis la nomination d’Ariel Henry comme Premier ministre après l’assassinat de Jovenel Moise. Il soutient que les efforts internationaux ont imposé un agenda ignorant la volonté du peuple haïtien, contribuant ainsi à aggraver la crise.
‘‘L’entêtement à organiser des élections dans des conditions chaotiques est critiqué, avec des parallèles tirés de l’histoire récente d’autres nations telles qu’Irak, Afghanistan et Libye, où des élections précipitées ont conduit à des situations plus graves’’, soutient-il.
Beltis souligne que la société civile haïtienne a pris l’initiative d’une solution consensuelle et transitoire à la crise en organisant un dialogue entre les acteurs locaux dès janvier 2021. Ils se sont engagés à éviter que la communauté internationale impose des élections non crédibles, soulignant les échecs de 2010 et 2016 qui ont contribué à l’actuelle crise.
‘‘L’obstination de la communauté internationale est identifiée comme le principal obstacle aux négociations’’, déclare Beltis, affirmant que le dialogue ne pourra avancer que si le Bureau Intégré des Nations Unies, le Département d’État Américain et l’Union Européenne reprennent leur rôle de facilitateurs.
Selon lui, ‘‘la CARICOM et Jonathan Powell sont des émissaires, opérant sous l’égide du Core Group, perçue comme responsable de rendre l’atmosphère de dialogue toxique pour les acteurs locaux cherchant des solutions.’’
Beltis appelle la communauté internationale à jouer un rôle de facilitateur pour une transition réussie, soulignant que seule une telle démarche pourrait conduire à des élections crédibles et au retour de la paix en Haïti, insinuant que c’est la meilleure façon pour elle de se racheter dans ce contexte.