‘‘La communauté internationale, le gouvernement haïtien et les gangs criminels, collectivement responsables de la tragédie d’Haïti’’- COPAH…

Dr. Ariel Henry, Premier Ministre de facto...

PORT-AU-PRINCE, 20 décembre 2023 – La Conférence des Pasteurs Haitiens (COPAH) lance un appel fervent aux citoyens haïtiens et aux forces progressistes pour agir de manière urgente afin de neutraliser les forces du mal qui entravent le développement du pays.

Dans une déclaration poignante publiée à l’occasion du nouvel an, la COPAH souligne la gravité de la situation actuelle en Haïti, caractérisée, selon elle, par ‘‘une insécurité généralisée, une violence criminelle persistante, et des violations massives des droits humains auxquelles les autorités en place se montrent insensibles.’’

Le peuple haïtien est témoin d’une tragédie indescriptible au quotidien, et la COPAH exhorte à la sensibilité envers ceux qui endurent la souffrance et la douleur dans leur chair et leur âme. La COPAH dénonce l’indifférence face aux orphelins de l’insécurité d’État, aux femmes et filles victimes de viol collectif, aux centaines de milliers de déplacés internes, aux victimes de kidnapping ainsi qu’aux endeuillés qui peinent à faire le deuil de leurs proches pris dans la spirale infernale de l’insécurité.

La COPAH attribue la situation actuelle à une responsabilité partagée entre la communauté internationale, le gouvernement illégitime d’Haïti et les gangs armés opérant en toute impunité. Cette collaboration criminelle a plongé la nation dans une crise humanitaire sans précédent, mettant en péril la vie de milliers de citoyens, selon cette organisation du secteur protestant, qui rejette tout pacte avec ceux qui maltraitent les haitiens.

La conférence des pasteurs pointe du doigt les politiques iniques menées en Haïti par une frange de la communauté internationale, qualifiée de racistes, négrophobes, esclavagistes et colonialistes. Elle dénonce également la complicité des élites corrompues et des criminels haitiens qui maintiennent le statu quo depuis 220 ans d’indépendance, appelant à la fin de leurs œuvres destructrices.

« Ces secteurs, écrit la COPAH, sont collectivement responsables du malheur d’Haïti, qui végète dans la crasse et la misère abjecte depuis 220 ans d’indépendance. Ceux qui pactisent avec eux sous une forme ou sous une autre, sont autant responsables, ajoutant que le berger ne doit jamais abandonner son troupeau pour rejoindre les rangs du prédateur ».

La COPAH souligne qu’il est désormais évident que ces acteurs ne peuvent pas mener le pays sur la voie du progrès et du développement. Au contraire, elle appelle à mettre fin, une fois pour toutes, à leurs actions dévastatrices qui sapent les fondements de la nation.

Alors que Haïti célèbre sa 220e année d’existence, la COPAH insiste sur la nécessité d’une unité transcendante des divergences sociales, politiques, idéologiques et religieuses des forces progressistes pour trouver des solutions justes et durables à la crise multidimensionnelle qui met notre pays à genou. Pour y parvenir, il ne suffira pas seulement de prier et d’invoquer toutes sortes d’esprits ancestraux, mais nous devons agir avec clairvoyance et intelligence politiques.

« Nous devons transposer l’élan de solidarité sans faille qui caractérise la construction du canal de Maribaroux dans le combat politique pour défaire les artisans du chaos qui jurent de disparaitre de notre beau pays. Unis, nos ancêtres ont vaincu l’esclavage et les forces ténébreuses esclavagistes. Dans l’unité, nos frères de Ouanaminthe sont en train de vaincre non seulement l’ennemi extérieur, mais aussi celui de l’intérieur qui se liguent contre la construction du canal. C’est par cette même unité que nous les ferons mordre la poussière », lit-on dans le message de la COPAH.

La COPAH exhorte à une transition authentique, bénéficiant de l’adhésion des secteurs les plus larges possibles, afin de mettre fin au chaos généralisé et à l’interruption du processus constitutionnel et démocratique qui a déjà duré trop longtemps. Elle demande des élections avec des dirigeants crédibles capables d’inspirer confiance, écartant ceux qui ont livré le pays aux gangs.

La COPAH enjoint les dirigeants actuels à faire preuve de sagesse et à engager de bonnes négociations pour résoudre la crise avant le février 2024, sachant que leur mission arrive à expiration conformément à l’accord du 21 décembre 2022. Elle appelle la communauté internationale à laisser les Haïtiens trouver eux-mêmes une solution consensuelle et à soutenir les initiatives locales pour renforcer les institutions et garantir la stabilité politique en s’abstenant de toute interférence intempestive et nuisible.

Les pasteurs exhortent les gangs armés à déposer les armes, à renoncer à la violence, contribuant ainsi à la construction d’une société plus sûre et plus juste. Selon la COPAH, ‘‘la paix et la sécurité sont des droits inaliénables de chaque citoyen, et nous devons travailler ensemble pour les rétablir pleinement.’’

Elle appelle à la paix, la réconciliation, et à l’action collective en cette période de réflexion et de célébration du Nouvel An, unissant les forces nationales pour offrir à Haïti un avenir meilleur, marqué par la reconstruction, la résilience et la prospérité.