La colère des électeurs démocrates de Dearborn met en péril le soutien à la réélection de Biden…

Joe Biden, a genoux, en campagne au Centre Culturel de Little Haiti, a Miami en 2020…

DEARBORN, Michigan, mardi 27 février 2024– Dans un bureau de vote d’une école élémentaire, à proximité du siège mondial de Ford Motor, un sentiment de mécontentement flotte parmi de nombreux électeurs démocrates. Leur point commun ? Un refus de s’engager à soutenir la réélection du président Biden.

Zainab Alshatri, originaire de Dearborn, exprime son regret : « J’ai fait une erreur il y a quatre ans », confie-t-elle, observant ses enfants jouer dans la cour de l’école. « Des enfants meurent avec nos impôts. Aucun être humain ne devrait vouloir cela. »

À 39 ans, Alshatri fait partie de la communauté arabo-américaine fortement concentrée à Dearborn. Ces électeurs utilisent les primaires pour exprimer leur colère face au soutien de Biden à Israël dans son conflit avec le Hamas, et la crise humanitaire qui en découle à Gaza. Certains dirigeants locaux appellent les démocrates du Michigan à voter “non engagé” pour protester contre la gestion de cette guerre.

Cette dynamique politique met en lumière la vulnérabilité de Biden face à la colère suscitée par son soutien à la campagne militaire d’Israël. Le Michigan, État pivot, abrite le plus grand pourcentage d’Américains d’origine arabe aux États-Unis, beaucoup étant concentrés à Dearborn, représentée au Congrès par la représentante démocrate Rashida Tlaib, la seule membre américano-palestinienne du Congrès. Elle et le maire arabo-américain de la ville soutiennent la protestation “non engagée”.

Les voix pro-palestiniennes se sentent souvent négligées par l’administration Biden, selon de nombreux électeurs et militants nationaux. Ils veulent que leurs voix comptent. Bien que la plupart des musulmans et des Américains d’origine arabe aient voté de manière fiable pour les démocrates lors des dernières élections, le message derrière le vote “non engagé” est de ne plus tenir ces votes pour acquis, selon les organisateurs.

Malgré les préoccupations internationales concernant les conditions à Gaza, Biden a soutenu Israël. Près de 30 000 personnes ont été tuées lors de l’offensive israélienne, selon les autorités palestiniennes, la plupart étant des femmes et des enfants. Israël a déclaré qu’il poursuivrait son opération à la suite des attaques du Hamas en octobre.

Bien que Biden ait appelé à un cessez-le-feu temporaire, de nombreux électeurs américano-arabes et musulmans estiment que ses efforts sont trop peu, trop tard. Les répercussions de cette colère pourraient influencer le comportement des électeurs en novembre. La plupart des partisans de l’effort “non engagé” ne souhaitent pas le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, mais envisagent plutôt un vote tiers ou s’abstenir en raison de leur frustration envers Biden.

Cet article de Elizabeth Findell et Sabrina Siddiqui a été publié initialement sur le Wall Street Journal.