L’ assemblée du peuple caraïbe appelle à une gestion humaine et solidaire de la migration haïtienne en République dominicaine

Des Haïtiens détenus pour expulsion se trouvent dans un camion de police sur un pont frontalier entre Dajabón, en République dominicaine, et Haïti, le 11 octobre 2023. (Photo AP/Ricardo Hernandez)

République dominicaine, vendredi 11 octobre 2025 – En réponse à la décision du gouvernement dominicain de durcir ses mesures contre les migrants haïtiens en situation irrégulière, l’Assemblée du Peuple Caraïbe (Chapitre Dominicain) dénonce une approche qui semble cibler exclusivement les Haïtiens, alors que d’autres étrangers vivent également sans papiers en République dominicaine. L’Assemblée appelle à des solutions plus nuancées, prenant en compte la réalité de la situation entre les deux nations partageant l’île d’Hispaniola.

De nombreux Haïtiens travaillent dans divers secteurs économiques dominicains, et l’Assemblée exhorte les employeurs à assumer leurs responsabilités. Ces derniers devraient garantir que les travailleurs soient payés correctement et que leur retour en Haïti soit organisé à la fin de leur contrat, ou les réembaucher dans des conditions légales.

L’Assemblée met également en lumière la situation des familles haïtiennes installées depuis des années en République dominicaine, dont les enfants sont nés sur le territoire dominicain. Ces familles ne doivent pas être séparées, et leur statut doit être régularisé de toute urgence.

Concernant les migrants en situation de précarité, qui vivent dans la rue ou mendient, l’Assemblée appelle à un traitement humain et à un retour digne en Haïti, tout en respectant leurs droits fondamentaux. Elle dénonce également les réseaux de traite des êtres humains et le trafic orchestré par des civils et des militaires, et demande au gouvernement de sévir contre ces pratiques.

L’Assemblée rappelle que Juan Pablo Duarte, père de la nation dominicaine, n’a jamais été anti-haïtien. Il a lutté pour l’indépendance de la République dominicaine tout en respectant la libération précoce d’Haïti. Dans cet esprit, l’Assemblée insiste sur la nécessité de relations solidaires et coopératives entre les deux pays. Elle souligne que le soutien au développement économique, social et politique d’Haïti est crucial pour réduire la migration forcée et garantir une meilleure stabilité pour les deux nations.