PARIS, mercredi 10 juillet 2024 – Le célèbre agitateur antisémite et suprémaciste noir Kémi Seba a perdu sa nationalité française, selon un décret publié ce mardi 9 juillet au Journal officiel. Il avait récemment brûlé son passeport français.
Le point de non-retour entre le polémiste anciennement franco-béninois Kémi Seba et la France est cette fois atteint. Dans un décret du 8 juillet paru au Journal officiel de la République française ce mardi 9 juillet, on apprend que le Conseil d’État a reconnu la perte de la nationalité de Stellio Capo Chichi, 42 ans, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de Kémi Seba.
Le ministère de l’Intérieur avait demandé, en début d’année 2024, la déchéance de sa nationalité. En réponse, le militant avait publié une vidéo d’une de ses conférences de presse où on le voyait brûler son passeport français. Il déclarait à l’occasion de ce rassemblement face à la presse, à Fleury-Mérogis, être un « Béninois libre » : « Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis-à-vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme noir libre » .
Connu pour son engagement panafricaniste, Kémi Seba était devenu, depuis quelques années, un véritable relais de l’influence russe en Afrique pour son million d’abonnés sur Facebook. Il est notoirement opposé à la présence de militaires français en Afrique subsaharienne, notamment au Mali. Il a notamment publiquement soutenu l’arrivée de mercenaires du groupe Wagner, dans une conférence de presse au Mali, en septembre 2021 .
En réaction, Kémi Seba a déclaré sur ses réseaux sociaux : « Plus de nationalité française ? Gloire à Dieu. Libéré je suis de ce fardeau. J’ai quitté la France 🇫🇷 depuis bientôt 14 ans à cause de sa politique néocoloniale et de sa négrophobie systémique que je combats depuis l’Afrique frontalement ; j’ai de plus brûlé le passeport depuis plusieurs mois déjà. Me retirer la nationalité car je critique votre néocolonialisme est, chères autorités françaises, une reconnaissance (très peu stratégique) de votre part, de l’efficacité de mon travail politique contre vous autres, les tenants de cette Françafrique. La décision du Conseil d’État vient très en retard, mais mieux vaut tard que jamais. Ma lettre de demande d’abandon de nationalité trônait, comme nous l’avions annoncé au Conseil d’État, sur le bureau de mon avocat depuis plusieurs mois au cas où ce même conseil désavouerait le ministère de l’Intérieur. Tout rentre dans l’ordre désormais. C’est maintenant que tout commence. Courage à vous, car vous venez de nous rajouter des tonnes de litres d’essence dans notre moteur politique » .
Ce développement marque une nouvelle étape dans la confrontation entre Kémi Seba et les autorités françaises, alors que le militant continue de galvaniser ses partisans contre ce qu’il appelle la « Françafrique » et ses politiques.