PORT-AU-PRINCE, vendredi 4 octobre 2024 – Soutenue par plus de 250 organisations féministes, Josette Macillon déclare avoir été élue pour représenter le secteur des femmes au sein du nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP). Cependant, elle dénonce des tentatives de manipulation orchestrées par certaines femmes issues d’autres organisations, visant à nommer Yves-Marie Edouard comme représentante au CEP.
Mme Macillon exhorte le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à prendre toutes les mesures nécessaires pour compléter la formation du CEP, en respectant les résultats de l’élection dont elle est issue. Prête à intégrer le CEP et à travailler avec les autres membres de cette institution électorale, elle rappelle que le temps presse et qu’il est urgent de préparer et de lancer le processus électoral en Haïti.
Elle souligne que les prochaines élections seront déterminantes pour l’avenir démocratique du pays, à condition qu’elles permettent au peuple de choisir librement ses dirigeants. « Si dès la formation du CEP, organe chargé d’organiser les élections, des magouilles prévalent sur les principes et critères établis, il sera difficile de garantir un processus électoral démocratique et transparent », affirme-t-elle.
Mme Macillon indique que les organisations qui la soutiennent ont déjà adressé une correspondance au CPT pour exposer la situation, mais déplore l’absence de suivi. Elle exhorte donc le pouvoir de transition à assumer ses responsabilités envers un pays qui attend beaucoup de lui.
Les signataires de cette correspondance incluent des groupes influents tels que Kay Fanm, SOFA – Solidarité des Femmes Haïtiennes, Fanm Deside, Fondation Toya, ainsi que la féministe indépendante Sabine Manigat. Elles ont exprimé leur mécontentement après avoir appris par les médias que le processus de désignation des représentants du secteur des femmes s’était déroulé en secret le 20 juillet dernier. Deux noms avaient été proposés : Yves-Marie Edouard, annoncée le 22 juillet, et Josette Macillon, ajoutée deux jours plus tard.
Le CPT avait initialement mandaté deux organisations, Fanm Yo La et DIFE, pour superviser le processus. Toutefois, selon la lettre ouverte, DIFE aurait unilatéralement pris le contrôle des opérations dans une opacité totale, suscitant le rejet de plusieurs groupes féministes. À ce jour, le CPT n’a pas officiellement réagi à ces contestations.
Les organisations féministes estiment que le processus conduit par DIFE manque de crédibilité en raison des nombreuses irrégularités observées. Elles demandent donc au CPT de reprendre la désignation des représentantes de manière rigoureuse et transparente, en respectant des critères clairs de participation. Pour elles, la désignation de conseillères électorales sur des bases solides est essentielle pour garantir des élections futures crédibles et non contestées.
« La désignation sur des bases saines de conseillères et conseillers électoraux est un des prérequis pour la tenue d’élections crédibles et non contestées », insistent-elles, soulignant l’importance d’un processus électoral sans controverse pour la stabilité démocratique du pays.