MIAMI, le mardi 5 décembre 2023 – Joseph Vincent, un ancien informateur confidentiel de la DEA, a plaidé coupable de conspiration pour assassiner le président haïtien Jovenel Moïse en 2021. L’annonce a été faite lors d’une audience à Miami, marquant une avancée significative dans l’affaire qui a secoué la nation caribéenne.
Vincent, citoyen haïtiano-américain vivant aux États-Unis, était le quatrième sur 11 accusés à plaider coupable dans le cadre de cette affaire. Il risque une peine maximale de réclusion à perpétuité pour sa participation présumée à la conspiration visant à tuer et kidnapper le président Moïse en dehors des États-Unis, ainsi que pour sa collaboration présumée à fournir un soutien matériel et des ressources.
L’accusation affirme que le complot impliquait environ 20 mercenaires colombiens et plusieurs citoyens haïtiano-américains. Initialement, le plan était de kidnapper le président, mais il aurait été modifié pour inclure son assassinat. Les enquêteurs suggèrent que les conspirateurs avaient l’intention de remporter des contrats sous le successeur de Moïse.
Joseph Vincent, vêtu d’une tenue de détenu, a plaidé coupable lors d’une audience devant le juge fédéral José E. Martínez. Menotté et enchaîné, il a répondu “Coupable, votre honneur” lorsque le juge lui a demandé sa plaidoirie. Vincent a conclu un accord de plaidoyer avec les procureurs, acceptant de coopérer avec l’enquête en échange du retrait de deux chefs d’accusation de conspiration contre les États-Unis.
La date de l’audience de détermination de la peine a été fixée au 9 février 2024 par le juge. Parmi les autres accusés ayant plaidé coupable, on compte l’officier de l’armée colombienne à la retraite Germán Alejandro Rivera García, l’homme d’affaires haïtiano-chilien Rodolphe Jaar, et l’ancien sénateur haïtien John Joël Joseph.
L’enquête révèle que Vincent était proche des suspects haïtiano-américains James Solages et Christian Emmanuel Sanon, tous deux arrêtés peu de temps après l’assassinat du président Moïse. Sanon, un pasteur résidant en Floride, aurait eu l’ambition de remplacer Moïse en tant que président.
Plus de 40 suspects ont été arrêtés en Haïti dans le cadre de cette affaire, dont 18 anciens soldats colombiens et plusieurs hauts responsables de la police haïtienne. Cependant, l’affaire a été marquée par des démissions de juges, certains craignant pour leur vie.
Une source judiciaire a révélé a RHINEWS que Joseph Félix Badio, un suspect clé dans l’affaire, a reconnu son implication présumée dans le meurtre de Moïse.
Badio aurait nié avoir demandé à Vincent Joseph de soudoyer des policiers pour qu’ils restent passifs lors de l’attaque, accusant plutôt Vincent d’avoir versé 80 000 dollars aux forces de l’ordre.
Il a également impliqué Alexis Cinéus dans le financement du coup, affirmant que ce dernier coordonnait le financement avec Rodolphe Jaar.
Badio a admis avoir loué des véhicules aux assaillants mais prétendu que l’objectif initial n’était pas d’assassiner le président, mais de l’arrêter et de l’emmener à Miami, bien qu’il ait reconnu la fausseté du mandat.