Port-au-Prince, lundi 10 janvier 2022- Privé de deux tiers depuis que l’ancien président Jovenel Moïse a interrompu brutalement le processus démocratique et constitutionnel, le parlement n’a pas pu se réunir en assemble nationale, comme veut la tradition et la constitution.
En temps normal, c’aurait été l’occasion pour le président de la République de présenter son discours sur l’Etat de la Nation et le premier ministre de faire le bilan de l’action gouvernementale.
Depuis deux ans, aucune assemblée nationale ne se tient au parlement haïtien devenu dysfonctionnel par la seule volonté de Jovenel Moïse qui, le 13 janvier 2020 avait constaté, par un simple tweet, la fin du mandat de la 50e législature et caducité du Sénat.
Cette année, à l’occasion du deuxième lundi de janvier, le président du dernier tiers du Sénat, Joseph Lambert s’est adressé à la nation à travers un discours où il a décroché des flèches a l’endroit du premier ministre de facto, Ariel Henry.
Le sénateur du Sud-Est a notamment critiqué l’inaction du pouvoir en place qui, selon lui, n’a rien fait pour combattre l’insécurité criminelle qui paralyse le fonctionnement normal du pays.
Alors que rétablir la sécurité dans le pays devrait être une priorité, le gouvernement s’est révélé inefficace et en fait une gestion désastreuse, selon le parlementaire, rappelant que 2022 est une année électorale.
Déjà affaiblie, la police sera particulièrement sollicitée puisque c’est la première fois qu’elle devra assurer la sécurité en période électorale sans le soutien des forces onusiennes, a indiqué M. Lambert.
Il a affirmé également que 2022 devrait être l’année du ‘‘grand dialogue haïtien’’ afin de rechercher sérieusement, dans l’entente et l’harmonie, les vraies solutions aux problèmes du pays.
Il a réaffirmé que le mandat du dernier tiers du Sénat arrive à échéance le deuxième lundi de janvier 2023 et d’ici là, personne, à quelque titre que ce soit, ne peut oser le remettre en question.
Joseph Lambert a invité ses pairs à se serrer les coudes afin de défendre le Sénat et la démocratie, objets de menace de ceux qui, souvent se font passer pour des démocrates, mais de manière incohérente discutent du mandat constitutionnel des sénateurs.
Faisant un clin d’œil aux jovenelistes, Joseph Lambert a déploré que les projets d’infrastructure entamés par le président défunt aient été discontinué, au mépris du principe de la continuité de l’Etat.
Selon M. Lambert, la poursuite de ces projets pourrait bénéficier aux populations des zones où ils sont exécutés.