Kingston, jeudi 21 avril 2022– Un tribunal jamaïcain a ouvert la voie jeudi à l’extradition vers Miami de John Joël Joseph, ancien sénateur haïtien, suspect clé dans l’assassinat de l’ex-président haïtien Jovenel Moïse, selon un article du Miami Herald.

Arrêté à la Jamaïque au début de cette année après plusieurs mois de clandestinité en Haïti, John Joël Joseph était détenu pour violation de l’immigration après être entré illégalement dans cet Etat des Caraïbes avec sa femme et ses enfants.

Après de multiples reports et comparutions devant le tribunal, le cas de l’ancien parlementaire a finalement été résolu jeudi lorsque le procureur en chef a décidé de ne pas poursuivre l’affaire.

Il avait renoncé à une audience du tribunal d’extradition afin d’être amené aux États-Unis, où il sera très probablement inculpé en relation avec l’assassinat toujours non élucidé de Jovenel Moïse. Si tel est le cas, il serait le troisième suspect inculpé dans cette affaire après le colombien Mario Antonio Palacios Palacios et Rodolphe Jaar.

Selon le rapport partiel d’enquête de la police judiciaire haïtienne, Joseph a joué un rôle clé dans le complot ayant conduit au meurtre de Moïse – il aurait été responsable de la location des véhicules utilisés la nuit du meurtre et a organisé des réunions chez lui avant le 7 juillet.

Les États-Unis et Haïti avaient demandé que John Joël Joseph leur soit remis.

La demande américaine a été présentée pour la première fois le mois dernier lorsque le suspect a comparu devant le tribunal pour la cinquième fois. Il n’y avait aucune mention de la demande d’Haïti, malgré la confirmation de deux hauts responsables du gouvernement haïtien qu’une lettre avait été envoyée à Kingston demandant que Joseph leur soit remis.

John Joël Joseph, sa femme et ses deux fils ont été arrêtés dans une maison de la paroisse de St. Elizabeth au début de janvier.

Sa femme et ses enfants ont produit une demande d’asile politique à la Jamaïque et font actuellement appel de la décision de l’immigration jamaïcaine de ne pas le leur accorder