Port-au-Prince, vendredi 14 janvier 2022- Ancien ministre de l’agriculture, Joanas Gué a estimé vendredi que l’effondrement du secteur agricole et la hausse vertigineuse des prix des produits de consommation de base, le riz notamment, risquent de provoquer une explosion dans le pays.
Joanas Gué qui s’exprimait sur radio Caraïbes, a rappelé que le pays a connu les émeutes de la faim en avril 2008 en raison de l’inflation atteignant 8% qui avait provoqué une augmentation considérable des prix des produits de première nécessite sur le marché.
Selon M. Gué, avec un taux d’inflation a plus de 24% et des prix extrêmement élevés, toutes les conditions sont réunies pour que la situation dérape à nouveau dans le pays. Il a souligné également qu’a l’époque, ;e taux de change était de 40 gourdes pour un dollar alors qu’aujourd’hui le taux de change dépasse les 100 gourdes pour un dollar.
Il a souligné que le pays consomme au moins 590 mille tonnes riz chaque année alors qu’il n’en produit qu’a peu près 80 mille. Déjà très bas, la production nationale couvre à peu près 35% des besoins du pays. Le marché est donc approvisionné, à plus 60% par l’importation, a fait remarquer l’ancien ministre.
Il a préconisé une politique d’austérité en matière d’imposition taxe à l’importation, la subvention à la production et la transformation des produits nationaux, l’incitation aux investissements privés dans le secteur agricole, plus d’accès aux intrants, la sécurisation foncière, la sécurisation publique pour faciliter la libre circulation des biens et services entre autres pour redresser la situation.
Joanas Gué a affirmé que l’Etat à la responsabilité de créer les conditions de sécurité et de stabilité indispensables à la création d’un environnement propice à l’investissement dans le pays, notamment dans le secteur agricole.
Il a déclaré que des investissements dans le secteur agricole pourraient générer la création de milliers d’emplois qui permettront de revitaliser l’économie nationale aujourd’hui asphyxiée.
En 2021, les investissements publics ont atteint 9 milliards de gourdes, soit 90 millions de dollars américains dans un pays d’une population estimée à 12 millions d’habitants.
Au cours de la même année, les haïtiens vivant à l’étranger ont transfère 4 milliards de dollars américains en Haïti. Ces fonds ont servi majoritairement a l’achat de nourriture, au financement scolaire, aux soins de santé entre autres.
Haïti importe des produits en tout genre pour près de cinq milliards de dollars par an alors ses exportations n’excèdent pas les 800 millions de dollars l’an.
Plus de 4 millions de personnes, soit près de 47% de la population haïtienne vivent en situation d’insécurité alimentaire. Cette situation risque de s’aggraver si rien n’est fait immédiatement pour permettre aux gens d’avoir accès à la nourriture.