Joacéus Nader nie tout lien avec l’organisation terroriste “Viv Ansanm”

Joaceus Nader, MTPTC

PORT-AU-PRINCE, jeudi 24 avril 2025 (RHINEWS)– Joacéus Nader, ancien ministre des Travaux Publics sous la présidence de Jovenel Moïse, a formellement démenti toute affiliation avec le groupe armé “Viv Ansanm”, dirigé par l’ex-policier Jimmy “Barbecue” Chérizier, classé comme organisation terroriste par les autorités haïtiennes.

« Je n’entretiens de relations avec aucun groupe terroriste, petit, grand ou Viv Ansanm, ni de près ni de loin », a déclaré M. Nader dans une intervention publique ce jeudi, dénonçant ce qu’il qualifie de campagne de diffamation orchestrée par des « journalistes marchands de micro et de plume » qui, selon lui, cherchent à ternir sa réputation en le liant à cette structure criminelle.

Cette mise au point intervient dans un contexte de tensions croissantes autour des investigations visant Magalie Habitant, ex-directrice générale du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), actuellement entendue par les enquêteurs dans le cadre d’un dossier de kidnapping impliquant des ressortissants dominicains et haïtiens.

Lors d’un interrogatoire complémentaire, Mme Habitant a déclaré avoir agi à la demande de l’ancien président Jovenel Moïse pour faciliter la libération de deux citoyens dominicains et d’un Haïtien, enlevés le 20 février 2021 par le gang de Renel Destina, alias “Ti Lapli”. Elle affirme avoir contacté plusieurs personnalités à la demande du chef de l’État, dont Joacéus Nader, alors en poste au Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications.

Selon ses déclarations, c’est M. Nader qui lui aurait présenté Ezéchiel Alexandre, alias “Ze An”, comme un possible facilitateur dans les négociations. Elle aurait ensuite remis à ce dernier une somme d’un million de gourdes, ajoutant que c’est Nader qui l’aurait informée de la libération des otages et lui aurait demandé de les récupérer dans les environs de la Radiotélévision Caraïbe, auprès de Jean Rebel Dorcénat.

Joacéus Nader admet connaître Mme Habitant de longue date, mais affirme qu’ils n’ont jamais eu d’échanges portant sur des sujets sensibles. Il reconnaît cependant avoir été contacté par le président Moïse afin de trouver un canal de négociation en vue d’éviter, selon ses dires, “un massacre d’Haïtiens en République dominicaine”, en référence à des menaces qu’aurait proférées le président Luis Abinader à cette époque.

L’ancien ministre évoque une possible tentative de manipulation orchestrée par certains anciens collaborateurs de Jovenel Moïse, qu’il accuse de chercher à affaiblir les fidèles de l’ancien président dans le contexte des démarches engagées pour que justice lui soit rendue.