Port-au-Prince, 16 décembre 2020- La police a fait démolir, lors d’une opération policière le week-end dernier, de nombreuses maisons considérées comme des cachettes abritant les bandits à Village de Dieu.

Parmi les victimes, figure la mère de Grégory Saint-Hilaire dont la maison a été totalement rasée avec tous ses meubles, selon ce qu’elle a fait savoir.

Grégory Saint-Hilaire (29 ans), étudiant finissant à l’Ecole Normale Supérieure, a été tué  le 2 octobre dernier d’une balle au dos dans l’enceinte même de cette institution universitaire par un policier de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), lors d’une descente des lieux.

La sexagénaire qui a affirmé avoir tout perdu, a dénoncé ce qu’elle appelle le cynisme du président de la République qui aurait promis de louer une maison pour la famille de Grégory Saint-Hilaire, jeune étudiant tué à l’intérieur de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) par des agents de l’USGPN, selon ses camarades.

‘’En plus d’ignorer ses promesses envers nous, aujourd’hui, il a fait démolir nos maisons comme si nous étions tous des criminels. Je suis revenue à Village de Dieu après les funérailles de Grégory, mais je n’ai plus un toit où habiter, a-t-elle déclaré.’’

‘’Tous ceux qui vivent à Village de Dieu ne sont pas des criminels, les criminels se connaissent et ceux qui les alimentent les connaissent, a-t-elle soutenu.’’

En réaction, l’avocat André Michel a dit déplorer que les maisons d’honnêtes citoyens vivant dans ce quartier aient été démolies dans le cadre de l’opération policière à Village de Dieu.

Selon lui, les bandits ont été armés et financés par Jovenel Moïse et le PHTK afin de contrôler les quartiers populaires et empêcher les citoyens de ces zones difficiles de descendre dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol.

Se disant d’accord pour que la police traque les gangs armés, André Michel s’est dit opposé à toute action punitive contre les honnêtes gens qui, a-t-il précise, ne doivent pas payer les conséquences de cette situation.

A part des maisons détruites lors l’opération policière à Village de Dieu, ni le gouvernement ni la police n’a toujours communiqué aucun bilan de cette descente des lieux qui viserait à déloger les bandits armés et pacifier ce quartier populaire.