PORT-AU-PRINCE, dimanche 11 décembre 2022– La famille Céant est en colère contre les sanctions imposées par le Canada a l’ex-premier ministre Jean-Henry Céant.
Le 20 novembre dernier, le premier ministre canadien Justin Trudeau a annonce à Djerba en Tunisie (Afrique) des sanctions contre l’ancien président haïtien Michel Martelly et deux anciens premiers ministres haïtiens, Laurent Lamothe et Jean-Henry Céant pour financement présumé des gangs armés et de l’escalade de la violence en Haïti.’’
Dans le cadre de ces sanctions, ces politiciens verront aussi leurs avoirs gelés au Canada, ont fait savoir les autorités canadiennes.
Jean Ary Céant jeune frère de Jean Henry Céant qualifie ces sanctions d’injustes et infondées contre l’ex-chef de gouvernement qui, selon lui, n’a financé ni supporté ou encouragé les activités de gangs armés dans le pays.
« Ces sanctions nous affectent considérablement alors que nous n’avons aucun lien avec les gangs armés. Nous en payons le prix seulement parce que nous partageons en commun avec Jean henry la même signature », déclare Jean Ary Céant.
L’entrepreneur qui opère dans la filière pétrolière affirme que ces sanctions ont été imposées a l’ancien premier ministre, c’est toute la famille Céant qui se trouve dans l’impossibilité de faire des affaires avec les banques.
« Nos comptes bancaires et cartes de crédit ont été fermés arbitrairement et les institutions bancaires nous ont invité à récupérer notre argent, comme elles l’ont fait pour le notaire Céant », se plaint Jean Ary Céant.
Les comptes bancaires ainsi que ses cartes de crédit de l’ex-premier ministre Jean Henry Céant logés à la Sogebank ont été fermés depuis le 24 novembre dernier, par décision de la direction de cette institution financière privée.
Un chèque de direction représentant le solde des comptes fermés a été émis au nom de Céant en restitution intégrale des fonds qui lui appartiennent, selon une correspondance de la banque a l’intéressé.
Qu’avons-nous fait pour mériter ce sort, se demande l’ancien directeur général du conseil national des télécommunications (CONATEL), ajoutant que les Céant n’ont rien à se reprocher et n’entretient aucun lien ni de près ni de loin avec les réseaux criminels qui mettent le pays à genoux.
Selon lui, son frère a été victime d’une machination politique, arguant que le Canada a été mal renseigné sur Me Céant et lui a imposé des sanctions injustes.
Il accuse le chef du gouvernement de facto Ariel Henry d’être derrière les démarches ayant conduit a l’adoption des sanctions internationales contre Céant qui, soutient-il, est un candidat potentiel pour assurer une transition, et, éventuellement aux prochaines élections.
Il estime que ‘‘les tenants actuels du pouvoir ont peur d’une accession de Céant à la magistrature suprême de l’Etat, sachant que ce dernier mettrait fin à l’impunité dont ils jouissent depuis trop longtemps après avoir démoli toutes les institutions et gangstérisé le pays.’’
Même dans les cas où ces sanctions sont justifiées, elles risquent de provoquer un crash économique en Haïti, déclare Céant.
« A part les politiciens, des hommes d’affaires aussi sont visés par ces sanctions. Ils sont coupés du système bancaire du jour au lendemain, dit-il. S’il n’y a pas une gestion responsable des sanctions, elles auront des conséquences néfastes à la fois pour les banques et l’économie. Certains des hommes d’affaires ciblés sont soit de gros clients, des actionnaires ou membres de conseil d’administration des banques. S’ils ne peuvent plus faire des affaires avec les banques, le pays se dirigera vers l’éclatement du système bancaire et une crise économique sans précèdent, prévient Jean Ary Céant.
Il informe que Me Céant a déjà engagé deux firmes d’avocats en Haïti et au Canada afin que les autorités canadiennes puissent fournir les preuves qui soutiennent les accusations ayant déclenché les sanctions.