SPRINGFIELD, (Ohio), jeudi19 septembre 2024– Le sénateur républicain de l’Ohio, JD Vance, a réaffirmé ses fausses allégations concernant les immigrés haïtiens lors d’un rassemblement à Springfield, Ohio, en déclarant qu’il continuerait à les désigner comme des « aliens illégaux » bien qu’ils soient légalement admis sur le territoire américain. Cette prise de position a suscité une vive controverse dans les médias et parmi les défenseurs des droits des immigrés.
Lors d’un discours à Raleigh, en Caroline du Nord, Vance, colistier de Donald Trump, a affirmé que les Haïtiens, autorisés à entrer aux États-Unis sous des programmes de protection humanitaire, bénéficiaient illégitimement d’une protection contre la déportation. Il a promis, avec Trump, de lancer la plus grande vague de déportations de l’histoire s’ils remportaient la présidentielle.
Sous l’administration de Joe Biden, des milliers de Haïtiens sont entrés aux États-Unis grâce au programme de libération conditionnelle humanitaire et au statut de protection temporaire (Temporary Protected Status, TPS), leur permettant de vivre et de travailler légalement tout en cherchant à obtenir un statut à long terme. Le TPS a d’ailleurs récemment été prolongé jusqu’en février 2026. Pourtant, Vance persiste à nier leur légalité en déclarant : « Si Kamala Harris agite une baguette magique et les déclare légalement ici, je continuerai à les appeler aliens illégaux. Une action illégale ne rend pas un alien légal. »
Les propos de Vance ont été largement condamnés. Aaron Reichlin-Melnick, directeur des politiques au sein du Conseil américain sur l’immigration, a dénoncé ces déclarations sur les réseaux sociaux, affirmant que chaque personne concernée était entrée avec une autorisation officielle et n’avait enfreint aucune loi. Il a qualifié la vision de Vance de nihiliste et trompeuse, rappelant que Trump lui-même avait accordé ce même statut de protection temporaire à d’autres immigrants durant son mandat présidentiel.
Ces déclarations de Vance s’inscrivent dans une série de discours et de politiques controversées sur l’immigration haïtienne. Donald Trump, lors de son propre mandat, avait déjà suscité l’indignation en qualifiant Haïti et d’autres nations d’« endroits de merde » lors d’une réunion à la Maison-Blanche en janvier 2018. Ces propos avaient provoqué une vague d’indignation internationale, des dirigeants haïtiens et caribéens jusqu’aux diplomates américains. Les réactions avaient été particulièrement vives parmi les communautés haïtiennes aux États-Unis, qui dénonçaient des propos racistes et discriminatoires.
De plus, en 2021, Trump et ses alliés avaient alimenté de fausses rumeurs sur une prétendue invasion d’immigrants haïtiens à la frontière sud des États-Unis, alors même que ces migrants cherchaient principalement à échapper aux crises politiques et économiques sévissant en Haïti. Vance semble aujourd’hui reprendre cette rhétorique en déformant délibérément la situation légale de ces migrants haïtiens, malgré les protections reconnues par la loi américaine.