L’insécurité foncière figure parmi les pires problèmes auxquels le pays est confronté. C’est un défi majeur qu’aucun gouvernement ne parvient à relever. Au contraire, de nombreux agents de l’Etat font partie des réseaux de malfaiteurs qui spolient les propriétés des autres. Les victimes de l’insécurité foncière se comptent par dizaine de millier. Ce sont surtout les paysans et les haïtiens vivant à l’étranger qui sont les principales victimes de ce type d’insécurité qui freine l’investissement dans le pays.
Aquin, 1e Aout 2020- Me Adrien Exama, commissaire du gouvernement de la juridiction d’Aquin (Sud) estime que le problème foncier haïtien est particulièrement complexe et difficile à résoudre. Ceux qui volent des terres sont nombreux et ont des connections diverses qui leur garantissent l’impunité totale.
Selon le magistrat, ce sont des gangs puissants coiffés par de gros bonnets placés au plus haut niveau de l’Etat qui dépossèdent de pauvres paysans ou des haïtiens vivants à l’étranger de leurs terres. ‘’Ce phénomène qui prend des proportions de plus en plus alarmantes doit être abordé avec sérénité et beaucoup de sens de responsabilité, déclare le commissaire du gouvernement.’’
Il dit assister avec douleur la façon dont des paysans sans ressources pour survivre ont été dépossédés brutalement de leurs terres reçues en héritage de leurs parents. Dans certains cas, ils sont obligés de racheter leurs terres extorquées par des gangsters qui, à défaut de la drogue, se rabattent sur les terres des paysans.
‘’Pour résoudre ce problème crucial, il faut, dit-il, de la volonté et des actions politiques énergiques. Aussi, faut-il que la justice joue pleinement son rôle sans complaisance, à travers notamment des commissaires du gouvernement intègres qui n’ont aucune crainte de perdre leur poste et la loi est la boussole, souligne, Me Exama.’’
Cependant, là où la situation est compliquée, déclare-t-il, c’est que les gangsters spécialisés dans le vol des terres, ce sont des policiers, des juges, des commissaires du gouvernement et autres acteurs jouissant de la protection de l’appareil étatique.
La famille présidentielle et ses proches sont accusés aussi de spoliation. Ils auraient dépossédé des paysans des départements du Nord et du Nord-Est d’environ dix (10,000) mille hectares de terre cultivables.