Par Jude Martinez Claircidor
PORT-AU-PRINCE, jeudi 25 avril 2024– Des réactions indignées et empreintes de tristesse émanent du secteur judiciaire haïtien suite à l’assassinat tragique le mardi 23 avril 2024 de Maxime Questel, juge de paix dans la commune de Pilate. Le Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH) exprime son deuil et sa consternation face à cet acte de violence insensé. Dans une note de dénonciation, RENAMAH souligne le climat d’insécurité prévalant dans tout le pays, appelant les autorités compétentes à redoubler d’efforts pour instaurer un environnement sécuritaire propice à la démocratie et au respect de la vie de chaque citoyen.
RENAMAH exhorte également les institutions étatiques à prendre des mesures fermes pour identifier et traduire en justice les coupables de ce crime odieux, affirmant que la confiance de la population dans le système judiciaire en dépend. Les condoléances les plus sincères sont exprimées à la famille de Maxime Questel ainsi qu’à ses collègues du tribunal de Pilate
De même, le secrétariat technique du Conseil du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) condamne fermement cet acte barbare et annonce que des dispositions sont prises pour que les auteurs de ce crime répondent de leurs actes devant la justice dans les meilleurs délais. L’assassinat de Maxime Questel, juge intègre et dévoué à son travail, représente une grande perte pour l’appareil judiciaire, et le CSPJ assure que justice sera rendue en son nom.
L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) condamne fermement l’assassinat du juge de paix Maxime Questel. Il est tout simplement inacceptable et incompréhensible de constater des actes d’assassinat visant des professionnels du droit tels que les juges, les avocats et les parquetiers. Tout comme les membres de la presse, ces professionnels sont depuis un certain temps la cible d’agressions physiques, voire pire, d’assassinats, et ce, dans le mépris le plus total du droit à la vérité, à la justice et à la réparation.
Le système judiciaire se trouve actuellement en état d’agonie, miné par le phénomène de l’impunité et l’indifférence des plus hautes autorités politiques. Ce constat est des plus alarmants, car il remet en question les fondements mêmes de notre société démocratique et de l’état de droit. Le protecteur du citoyen, Renan Hedouville, dénonce avec force cette situation et appelle à des mesures concrètes pour mettre un terme à cette violence et restaurer la confiance envers notre système judiciaire.
Des rumeurs circulent au sein de la population de Pilate selon lesquelles l’assassinat du juge de paix Maxime Questel aurait été perpétré par un présumé membre d’un gang, Pierre Louis François, connu sous le pseudonyme de “Pa sousa”.
Cet événement tragique met en lumière les défis persistants auxquels est confrontée la société haïtienne en matière de sécurité et de respect de l’État de droit. Les appels à l’action pour une meilleure protection des magistrats et pour l’éradication de la violence armée résonnent à travers le pays, alors que chacun aspire à un avenir où la justice et la sécurité sont garanties pour tous.
Depuis les récentes élections législatives et municipales dans le pays, la présence de groupes armés à Pilate a été signalée. Selon certains résidents, ces individus armés sont souvent associés à des crimes et à des actes de violence qui surviennent dans cette commune.