PORT-AU-PRINCE, mardi 13 février 2024-Depuis le 7 février 2024, la situation politique en Haïti reste figée. Le gouvernement en place, dirigé par Ariel Henry, est qualifié de facto, ce qui signifie qu’il est en fonction sans légitimité constitutionnelle. Me Samuel Madistin, avocat et figure politique haïtienne, décrit cette période comme un “État d’exception non déclaré”, une situation où l’ordre constitutionnel est rompu sans cadre légal de transition établi.
Madistin souligne l’absence d’un consensus politique et d’un cadre légal depuis la disparition de l’ancien président Jovenel Moïse. Malgré les contestations populaires qui ont entaché la légitimité du gouvernement, Me Madistin insiste sur le fait que le pouvoir en place conserve sa légalité, bien que celle-ci soit contestée.
Il rejette également les appels à des recours illégaux contre le gouvernement, tels que la violence ou la révolte, soulignant que de telles actions ne servent pas la cause populaire. Il appelle à des manifestations pacifiques et condamne fermement toute forme de violence ou d’incitation à la violence, tout en mettant en garde contre les tentatives de déstabilisation du pays par des éléments criminels.
À ce titre, déclare-t-il, “il faut démasquer ceux qui veulent transformer Haïti en un narco État ou de remplacer la Police Natioanle d’Haïti par des gangs criminels. Ils ne servent pas la cause populaire. Ils renforcent le pouvoir d’Ariel Henry.”
Madistin ajoute que: “Personnellement j’identifie trois catégories de gens dans cette mouvance:
Il y a d’abord les mercantiles. Ceux qui profitent de la situation de Chaos pou faire de l’argent. Ensuite vous avez des aventuriers politiques qui ne connaissent pas l’histoire politique d’Haïti et qui ne maîtrisent pas les questions géopolitiques et qui pensent pouvoir faire n’importe quoi en Haïti sans tenir compte de la nouvelle donne internationale marquée par la lutte contre le terrorisme international, le trafic de la drogue, le blanchiment des avoirs et la corruption. Et en dernier lieu vous avez des idiots utiles. Des naïfs qui croient qu’ils combattent sincèrement le système, mais sont pourtant au service du système.”
Cependant, pour résoudre la crise actuelle, Me Madistin propose la mise en place d’un gouvernement provisoire composé de douze ministères, placés sous la présidence provisoire du président de la Cour de cassation de la République. Ce gouvernement devrait bénéficier du soutien d’une Mission Multinationale pour renforcer les institutions de sécurité et démanteler les gangs, avec pour objectif de restaurer l’ordre et la souveraineté nationale.
Dans cette période de crise, Me Samuel Madistin appelle à un leadership crédible et moral, rejetant toute approche fondée sur l’émotion, le populisme ou le mercenariat. Il met en avant la nécessité d’une action sérieuse et durable pour résoudre les graves problèmes d’Haïti, offrant ainsi une voie vers un avenir plus stable et prospère pour le pays et son peuple.