Port-au-Prince, 17 février 2021- Pour le magistrat Yvickel Dabrésil, les événements du 7 février 2021 au cours desquels il a été arrêté, seraient un coup monté de toute pièce par le pouvoir en place pour faire peur à la population.
Interrogé par Radio Kiskeya, le magistrat qui a été arrêté ainsi que dix-sept (17) personnes pour complot contre la sûreté intérieure de l’Etat, a indiqué ce que le régime en place a dénoncé comme une tentative de coup d’Etat participe d’une manœuvre de distraction en plus orchestrée par les tenants du pouvoir pour détourner l’attention de la population.
Il a affirmé n’avoir participé à aucune réunion de planification d’un quelconque coup d’Etat contre personne. ‘’Si je planifiais un coup d’Etat, je ne me trouverais pas Petit-Bois. Je me mettrais, peut-être, plus près du palais national, a-t-il ironisé.’’
‘’Contrairement à ce que le pouvoir en place a raconté, je n’ai jamais été en contact avec aucune personnalité politique ni haïtienne ni étrangère. Comment voulez-vous que je sois l’auteur d’un coup d’Etat et que le jour où le coup devait avoir lieu, j’ai été arrêté à 2 :59 du matin alors que je dormais tranquillement chez moi, s’est-il interrogé ?’’
Concernant un discours qui aurait été retrouvé en sa possession au moment de son arrestation, Me Yvickel Dabrésil a admis qu’il avait un draft de discours qui n’était pas un discours élaboré contrairement à ce qu’ont laissé entendre les tenants du pouvoir.
‘’Mon figurait sur une liste trois juges retenus par l’opposition et la société civile pour pourvoir au remplacement de Jovenel Moïse à l’expiration de son mandat constitutionnel le 7 février 2021. J’avais préparé un draft, au cas où j’étais désigné par l’opposition et la société civile, je devrais être prêt si j’étais appelé à servir mon pays à ce niveau. Je n’ai commis aucune faute, je n’ai jamais participé à une conspiration quelconque, ajoutant qu’il n’a été contacté par qui que ce soit.’’
Il a précisé avoir appris que son collègue Me Joseph Mécène Jean-Louis a été désigné pour présider la transition par l’opposition et la société civile au moment où il était en prison.
Yvickel Dabrésil a beaucoup insisté sur le rôle qu’a joué le responsable de l’unité de sécurité générale du palais national (USGPN), Dimitri Hérard dans son arrestation qui aurait demandé ses hommes de le fusiller.
Me Dabrésil a déclaré disposer d’un procès-verbal d’un juge de paix selon lequel, il aurait, pas moins de cinq-cent-cinquante-six (556) pistolets pour perpétrer ‘’le coup d’Etat’’ alors que personnellement, il n’avait que de deux fusils M-4 et un pistolet torus, des armes légales mis à sa disposition par deux différents directeurs généraux de la police.
Dénonçant le caractère illégal et arbitraire de son arrestation et des 17 autres personnes dont l’inspectrice générale de la PNH, Marie-Louise Gauthier, Marie-Antoinette Gauthier, Louis Buteau et les policiers affectés à sa sécurité, le magistrat a exigé leur libération immédiate.
Il a également affirmé qu’un recours a été exercé auprès de la Cour des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) pour renverser la décision anticonstitutionnelle du pouvoir de facto pour mettre à la retraite, lui et deux autres juges de la Cour de Cassation, Me Wendelle Coq et Me Joseph Mécène Jean-Louis.