SAINT-DOMINGUE, samedi 13 avril 2024– Le Mouvement Socialiste des Travailleurs de la République Dominicaine (MST) souligne que quelques jours après que le gouvernement de droite PRM a défendu la violation systématique des droits humains de la communauté immigrée haïtienne, en réponse aux dénonciations des organisations dominicaines et d’Amnesty International, un nouveau crime sauvage commis par la DGM a secoué le pays.
L’organisation explique que ‘‘cela s’est produit à Verón, à Punta Cana, où toutes sortes de crimes racistes ont été perpétrés, y compris des passages à tabac, des vols et des fusillades, dans le cadre des détentions massives et arbitraires de travailleurs haïtiens et de leurs familles à des fins d’expulsion. Le 5 avril, des hommes de main de la DGM ont fait irruption, dévastant la communauté, terrorisant les gens à la manière de la Banda Colorá et des paleros de Trujillo.’’
« Au milieu d’un raid illégal, comme les centaines qui ont lieu chaque semaine, une jeune fille de 14 ans a été abusée sexuellement » dénonce le MST.
Selon le MST, le gouvernement dominicain a publié une déclaration pour tenter de se laver les mains du crime. Cependant, la veille du crime, le ministre de la Présidence, Igor Rodríguez, a affirmé que le gouvernement ne tiendrait pas compte de l’avis d’Amnesty International parce que sa politique d’expulsions massives était fondée sur un prétendu exercice de souveraineté.
‘‘Si les perquisitions sans mandat et les détentions illégales de mineurs par l’immigration avaient été supprimées, conformément à la loi 285-04 et à ce qui est réclamé par les organisations du pays depuis des années, ce crime aberrant n’aurait pas eu lieu’’, déclare le MST.
« Ils l’ont violée brutalement, nous et les proches poursuivons l’unité de migration, en particulier les personnes qui non seulement ont consommé l’acte, après l’avoir laissée déchirée, triste, ils reviennent la chercher, ils l’emmènent à Benedict et la menacent de mort, ils lui disent que si elle dit quelque chose, ils la tueront », a expliqué Santiago Molina. de la Commission nationale des droits de l’homme de la République dominicaine (CNDH-RD), lors du dépôt de la plainte officielle du crime auprès du PGR.
Molina a déclaré à l’agence de presse EFE que les viols de femmes et de filles haïtiennes par des agents sont fréquents, mais qu’ils ne sont pas signalés par peur. L’impunité accordée à la DGM par le PGR, subordonné au gouvernement, a aggravé la situation.
L’organisation note que sur les réseaux sociaux, il y a eu une augmentation de la fréquence des signalements de crimes racistes commis par des agents répressifs, y compris des tentatives de meurtre avec des armes à feu, ou le meurtre présumé d’un bébé à Los Platanitos, Higüey. ‘‘Tout cela après que le gouvernement a refusé de prendre en compte les demandes d’Amnesty International et d’autres organisations, qui pourraient indiquer une escalade de la violence raciste à des fins de représailles et à des fins de propagande électorale, afin d’attirer le soutien des secteurs d’extrême droite’’, déplore le MST.
‘‘Comme dans les contextes de guerre les plus sanglants, des femmes et des filles haïtiennes ou d’origine haïtienne sont victimes d’abus dans le cadre de la campagne de la DGM visant à terroriser cette communauté de travailleurs’’, souligne le MST, ajoutant que le racisme endémique du gouvernement se heurte au silence des secteurs soi-disant « progressistes » représentés au Congrès.
Cependant, précise le MST, elle a suscité l’indignation dans les communautés populaires où l’injustice à l’égard de la population migrante haïtienne et de ses descendants est reconnue, ainsi que de toute personne noire profilée racialement comme « suspecte » par les autorités.
En mars, poursuit l’organisation, des travailleurs des transports et d’autres membres de la communauté ont utilisé des pierres et des bouteilles pour repousser une attaque perpétrée par des hommes de main de la DGM à Cristo Rey, dans le district national, alors que les agents frappaient un travailleur haïtien.
« La réponse du gouvernement à la violence raciste et criminelle non dissimulée de la DGM est d’affirmer qu’il s’agit de cas isolés, comme l’a récemment déclaré l’ambassadeur dominicain auprès de l’OEA, Josué Fiallo, lors d’une audience de la CIDH en novembre 2023, au cours de laquelle il a dû admettre l’expulsion de plus de 2 200 femmes enceintes entre 2021 et 2023 », déclare l’organisation.
Le MST affirme que les violences sexuelles sont moins documentées que d’autres violations des droits humains et ne sont souvent pas signalées. Cependant,rappelle-t-il, en septembre 2023, le cas de la femme haïtienne Stephy Graph a été connu, qui, après avoir été arrêtée pour un faux visa présumé, a été abusée sexuellement par des agents répressifs à l’aéroport international Las Americas (AILA).
Le bureau du procureur général n’a pas publié d’informations sur cette affaire ni sur l’existence de condamnations ou de procès en cours, déplore l’organisation.
‘‘La dominicaine noire, Cristina Martínez Lorenzo, emprisonnée le 20 septembre 2023 pour profilage racial lors d’une opération de la DGM à l’hôpital San Cristóbal, a été illégalement bannie. Profitant de son état de santé mentale, les agents l’ont arrêtée et bannie. Ses proches ont déclaré qu’elle avait été abusée sexuellement et qu’elle était peut-être enceinte. Il n’y a pas non plus de personnes connues poursuivies ou condamnées dans cette affaire’’, selon l’organisation.
Le MST indique que le gouvernement de droite du PRM a poursuivi une politique de persécution raciste qui cherche à maintenir les niveaux élevés d’oppression et d’exploitation de la communauté immigrée haïtienne, au profit des capitalistes dominicains et d’autres pays basés en République dominicaine, à la fois dans l’agro-industrie et dans la construction et les services. À un moment donné, l’État dominicain devra rendre des comptes au monde sur le régime d’apartheid qu’il est en train de mettre en place pour priver les immigrants haïtiens et dominicains d’origine haïtienne de tous leurs droits politiques, économiques et sociaux.