‘‘Il faut une taskforce judiciaire pour traiter les sanctions internationales et les graves accusations dont font l’objet certains politiciens haitiens’’, selon pierre Espérance…

Pierre Esperance, Directeur Executif du RNDDH

PORT-AU-PRINCE, jeudi 1e décembre 2022– Pierre Espérance estime urgent qu’une taskforce judiciaire soit constituée afin de traiter le dossier des sanctions internationale et les graves accusations dont certains hauts fonctionnaires et ex-hauts fonctionnaires sont l’objet.

Déplorant l’inaction du gouvernement de facto et de la justice sur cette affaire qui éclabousse jusqu’ici l’élite politique haïtienne, le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH) souligne la nécessité d’opérer des changements au niveau des parquets des juridictions de Port-au-Prince et de la Croix-des-Bouquets afin que des poursuites judiciaires impartiales soient engagés contre ceux qui sont accusés d’implication présumée dans le financement des gangs armés, le trafic de drogue, la violation des droits humains et la corruption.

Cependant, il précise ‘‘qu’il faut une étude au cas par cas des dossiers pour éviter tout amalgame dans le traitement de cette affaire, soulignant que différents chefs des accusations sont retenus contre les personnes sanctionnées.’’

Selon Espérance, ‘‘c’est une bonne chose que la communauté internationale impose des sanctions a certaines personnes, mais il ne fait aucun sens que la justice haïtienne ne se met toujours pas en branle, tout en respectant la présomption d’innocence.’’

Il affirme que la gangstérisation du pays ces dernières années a été une stratégie du régime PHTK pour mater tout mouvement de revendication populaire et de protestation contre la dilapidation des fonds du programme Petro caribe.

Selon lui, ‘‘le mouvement Petro chalenge déclenché par des groupes de jeunes professionnels et étudiants, repris par l’ensemble de la population, avait fait peur aux tenants du régime qui n’a pas hésité à réprimer dans le sang la mobilisation populaire.’’

Il rappelle que de 2018 à octobre 2022, au moins dix-sept (17) massacres ont été perpétrés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince par des gangs inféodés au régime, qui souligne M. Espérance a instrumentalisé la police et la justice pour qu’aucune action en justice ne soit intentée à l’encontre de ses membres.’’

Espérance déclare que toutes les ressources et les compétences disponibles a la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) à travers ses unités spécialisées dont le BLTS et le BAFE doivent être mises a contributions dans le cadre de la constitution d’une taskforce solide pour traiter le dossier des sanctions.

Il souhaite que les autorités haïtiennes sollicitent et obtiennent l’entraide judiciaire des Etats-Unis, du Canada et de tout autre pays impliqué dans l’imposition de ces sanctions.