Human Rights Watch appelle les gouvernements latino-américains à renforcer les protections pour les Haïtiens et les Vénézuéliens…

Haiti flag with Venezuela flag, 3D rendering

MIAMI, mercredi 11 septembre 2024– Un rapport publié par Human Rights Watch (HRW) le 11 septembre 2024 exhorte les gouvernements d’Amérique latine à améliorer les régimes de protection, à accorder un statut légal, et à lever les “exigences de visa contraignantes” pour des millions d’Haïtiens et de Vénézuéliens qui peinent à trouver un emploi, à accéder à l’éducation et aux soins de santé dans les pays hôtes d’Amérique du Sud. Cette situation oblige de plus en plus ces personnes vulnérables à tenter de rejoindre les États-Unis, souvent au prix d’un voyage périlleux à travers des régions comme la dangereuse jungle du Darién entre la Colombie et le Panama.

HRW souligne que les politiques limitées d’intégration et de régularisation dans les pays d’Amérique du Sud poussent chaque mois un nombre croissant de migrants à fuir vers les États-Unis. L’organisation appelle à la mise en place d’un “régime de protection à l’échelle régionale” qui offrirait un statut légal renouvelable à tous les Haïtiens et Vénézuéliens pour une période adéquate, même si ces derniers ne sont pas éligibles au statut de réfugié selon les lois nationales.

Haïti est particulièrement touché par cette crise migratoire. Selon les autorités panaméennes, 11 000 Haïtiens ont traversé la jungle du Darién cette année pour tenter de rejoindre les États-Unis. Malgré la mise en place d’un gouvernement intérimaire en Haïti en début d’année, les gangs continuent de contrôler 80 % de la capitale, Port-au-Prince. En outre, des millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies. Les Haïtiens vivant en Amérique du Sud, notamment au Brésil, en Colombie, au Chili et au Pérou, peinent à obtenir des permis de résidence ou à accéder à des emplois formels, ce qui rend difficile le soutien financier de leurs familles restées en Haïti et les pousse à chercher refuge ailleurs, principalement aux États-Unis.

Le rapport de HRW souligne que, bien que certains gouvernements latino-américains aient fait des efforts louables pour accueillir les migrants et les demandeurs d’asile, ces efforts restent souvent insuffisants en raison de délais restrictifs, de procédures complexes, d’exigences documentaires lourdes, et de retards administratifs. Les systèmes d’asile de ces pays, qui incluent le Panama, la Colombie, le Brésil, le Pérou et le Chili, manquent également de capacité, entraînant des retards importants dans le traitement des demandes d’asile.

Le rapport de HRW intervient alors que la crise migratoire continue de s’aggraver dans la région. Plus de 700 000 migrants ont traversé la jungle du Darién au cours des 18 derniers mois, dont 238 000 cette année seulement. Les autorités panaméennes estiment que 65 % de ces migrants sont des Vénézuéliens fuyant la crise politique et économique de leur pays, tandis que les Haïtiens représentent une part croissante de ceux qui tentent cette dangereuse traversée.

L’appel de Human Rights Watch est un rappel de l’urgence pour les gouvernements d’Amérique latine de prendre des mesures concrètes pour améliorer l’intégration des migrants haïtiens et vénézuéliens dans leurs sociétés, en facilitant l’accès aux permis de travail et aux services essentiels. Sans ces réformes, la pression migratoire vers les États-Unis continuera de s’intensifier, aggravant une crise déjà complexe et dangereuse pour les plus vulnérables.