PORT-AU-PRINCE, lundi 10 juin 2024-L’ex-colonel Himmler Rébu et dirigeant du Grand Rassemblement pour l’Évolution d’Haïti (GREH) souligne que le 11 juin marque trois mois depuis le début de la transition dite de “rupture”. Selon Himmler Rébu, les résultats obtenus jusqu’à présent sont non seulement maigres, mais également préoccupants en raison de leur flou et de leur inefficacité. Rébu affirme que “les résultats sont minces, très minces, inquiétants…parce que flous et, disons-le …mauvais.”
Rébu rappelle que Madame Maria Isabel Salvador, cheffe du Binuh, et le chargé d’affaires américain Éric Stromayer avaient affirmé qu’“il n’y aurait pas de transition dans la transition”. Cela était avant le K.O technique du docteur Henry dans le ciel dominicain le 25 février 2024.
Selon Himmler Rébu, il a exprimé son opinion sur le processus dès le 1er avril 2024, lors de l’émission *Le Point* sur Métropole. Il déclare : “À mesure qu’on avance, les faits me donnent raison.”
Pour commencer, Rébu trouve particulièrement étrange le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), la première étape de cette transition. Il critique : “La première pièce de cette transition s’appelle CPT…C’est la première fois qu’un gouvernement déchu, après 3 ans de résultats désastreux, trouve l’énergie pour choisir et nommer son remplaçant; pire, le gouvernement nomme la présidence.” Rébu compare cette situation à “un enfant qui donne naissance à ses parents.”
En ces temps où chaque décision devrait être prise promptement pour le bien-être de la population, Rébu déplore que “nous choisissons de faire dépendre chaque décision de 9 personnes alors que nous connaissons les résultats du triumvirat à la tête de nos mairies.” La structure même du CPT, sans un président pour ce conseil d’administration, est conçue pour être instable et tournante.
Le deuxième acte concerne la nomination du Premier ministre. Pour la première fois en Haïti, ce choix n’est pas une décision claire et assumée par le Président de la République ou, en l’occurrence, par la présidence plurielle. Le docteur Garry Conille, un candidat qui a passé une décennie à l’étranger, a été choisi après un processus opaque. “Le docteur Garry Conille…avant son arrivée en Haïti, il a réussi l’inimaginable,” note Rébu, soulignant ses inquiétudes sur ce choix. Il rappelle également les antécédents de Conille au CIRH de Bill Clinton et sa courte et problématique période en tant que Premier ministre sous Michel Martelly.
Rébu se rappelle la première déclaration d’Ariel Henry sur les ondes de Scoop FM : “M tèlman gen pouvwa…m ka deklare la gè.” Selon lui, les effets de cette guerre non déclarée ont été ressentis durement. Maintenant, son successeur exige le contrôle de tous les ministères régaliens, laissant les restes aux autres. “Ça sent bon d’après vous ?” questionne Rébu. En huit jours de manifestations à Port-au-Prince, aucune mention n’a été faite de l’armée, suggérant que les méthodes policières ou même brutales de guerre pourraient être privilégiées pour résoudre les problèmes actuels.
Rébu avait anticipé la difficulté de cette transition et l’avait évoqué avec Wendell. Il affirme : “J’avais même promis d’approvisionner en WD-40 pour tenter de débloquer la machine. Hélas, la machine semble être un monobloc.” Il avertit que “ce qu’il y a là n’est pas une plaisanterie et, ce qui s’est passé hier dimanche est un message à tous et à chacun.”
Ni amateurisme ni légèreté ne sont tolérables dans cette situation. Comme le dit Rébu : “Gen youn souflantyou ki te diw nan youn voice met sintiwonw nan tay ou, mwen menm mwen diw met sajès ak bon san nan kèw.”