Port-au-Prince, 6 septembre 2020- L’ancien colonel Himmler Rébu met en doute le sérieux de l’enquête en cours sur l’assassinat de l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval.
Selon M. Rébu, une telle enquête pourrait aboutir en trois (3) jours tant il existe d’indices probants pour remonter les filières des auteurs du crime, des exécutants jusqu’aux auteurs intellectuels.
Cependant, le dirigeant du Grand Rassemblement pour l’Evolution d’Haïti (GREH) se dit sceptique quant à l’aboutissement de l’enquête compte tenu de l’implication présumée d’individus situés dans les hautes sphères de l’Etat qui auraient intérêt à tout bousiller pour que l’enquête ne permette pas de mettre la main au collet des auteurs de cet assassinat qui a suscité des réactions de colère et d’indignation tant en Haïti qu’à l’étranger.
Déjà, Himmler Rébu relève des faits troublants qui participent, selon lui, à un effort de sabotage de l’enquête. Intervenant dimanche sur radio ‘’RFM,’’ il souligne notamment le fait que la scène du crime eut été souillée et que la résidence de Me Monferrier Dorval eut été cambriolée quelques temps après le crime.
‘’Ce qui revient à dire que, souligne l’ancien investigateur des Forces Armées d’Haïti (FAdH), les criminels ont eu le temps de revenir sur les lieux du crime, avec tant de facilité, après avoir commis leurs forfaits pour récupérer quelques choses qu’ils auraient oublié.’’
Rébu dit ne pas comprendre pourquoi la scène du crime n’a pas été sécurisée et rendue stérile pour qu’aucune instru n’y pénètre. Il qualifie de mauvaise plaisanterie ce qui a été rapporté dans la presse à savoir que des policiers déployés sur les lieux pour sécuriser la scène du crime s’étaient déplacés pour faire du plein d’essence.
‘’Cela ne devrait pas être possible même dans un rêve, soutient-il, arguant qu’il est tout à fait incompréhensible qu’un crime aussi odieux soit commis dans le voisinage immédiat de la résidence d’un président de la République sans soulever le moindre soupçon.’’
Himmler Rébu s’étonne également que, c’est le gouvernement qui communique le plus, et communique mal sur l’état d’avancement de l’enquête.
Admettant qu’il y a de bons techniciens au niveau de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) pour conduire l’enquête, il dit craindre, toutefois, que ces derniers ne soient confrontés à des obstacles dans l’accomplissement de leur tâche.
Monferrier Dorval, 64 ans, éminent juriste, docteur en droit, professeur de droit constitutionnel dans plusieurs universités et bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, a été assassiné dans la soirée du vendredi 31 août 2020, dans sa résidence, à Pèlerin 5, à Pétion-Ville.