PORT-AU-PRINCE, samedi 17 août 2024-Dans une note de démenti publiée le 19 août 2024, Hermane Nelson, ancien fonctionnaire et cadre de l’administration publique haïtienne, a vigoureusement rejeté les accusations de corruption portées contre lui. Ces allégations, qui ont récemment fait surface, lient Nelson à des manœuvres présumées de corruption au sein de l’administration publique, le plaçant au cœur d’une tempête médiatique et politique.
Nelson, se disant surpris par ces accusations, a affirmé qu’elles visaient à “ternir son image et à vilipender sa carrière”. Dans son communiqué, il a appelé ses anciens collègues et supérieurs hiérarchiques à témoigner de son intégrité et de son engagement envers le service public. Il a également déclaré qu’il se tenait à la disposition des autorités compétentes pour répondre à toute question relative à sa carrière, tout en réaffirmant sa détermination à défendre son honneur.
Cette déclaration intervient dans un contexte où Hermane Nelson est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans des pratiques de corruption présumées, notamment en lien avec Louis Gérald Gilles, conseiller-président. Nelson, souvent décrit comme un proche de Gilles, aurait harcelé plusieurs directeurs généraux d’organismes publics, tels que l’Administration Générale des Douanes (AGD) et l’Autorité Portuaire Nationale (APN), dans le but de leur soutirer de l’argent en échange de leur maintien en poste.
Un responsable du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a confirmé ces allégations, appelant l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) à auditionner Hermane Nelson dans le cadre de l’enquête en cours. Ce responsable, sous couvert d’anonymat, a souligné l’existence d’un lien étroit entre les accusations portées contre Nelson et celles visant d’autres membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), ajoutant que Nelson aurait agi en tant qu’intermédiaire pour Gilles.
Les soupçons autour de Nelson ne sont pas nouveaux. En 2019, une enquête administrative a été ouverte au sein du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC) suite à des irrégularités dans la gestion des fonds publics sous sa direction. À l’époque, Nelson, alors Directeur Administratif et Financier par intérim, avait été suspendu pour un mois par le ministre Edwing Charles pour non-conformité aux obligations de transparence financière, selon des correspondances internes. Une commission d’enquête avait été mise en place pour examiner sa gestion, en particulier l’utilisation des fonds alloués pour le budget 2018-2019.
Cette affaire avait révélé des manquements graves dans la gestion des fonds publics, notamment un chèque de 1 680 000 gourdes destiné à la Direction des Activités Physiques et des Sports (DAPS) pour un projet. La gestion de Nelson avait été mise en question, suscitant une demande de clarification de la part du Ministère de l’Économie et des Finances, ainsi que des mesures de la Banque de la République d’Haïti (BRH) pour prévenir toute interférence de sa part.
Niant toute implication dans des activités de corruption, Nelson a affirmé qu’il défendra son intégrité jusqu’à ses dernières ressources.