New-York, lundi 4 octobre 2021– Helen La Lime, Représentante spéciale et cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a déclaré que les élections nationales et locales « tant attendues’’ ont été à nouveau reportées, tandis que ‘‘l’insécurité est devenue endémique à Port-au-Prince, où les enlèvements sont à nouveau en hausse et où les gangs ont étendu leur contrôle sur de larges pans de la ville.’’
Elle a également noté le récent retour forcé de milliers de migrants haïtiens depuis la frontière américano-mexicaine, dont beaucoup avaient simplement « cherché de meilleures conditions de vie dans les pays voisins ».
Alors que les crises apparemment sans fin du pays ont poussé la résilience du peuple haïtien au bord du gouffre, il y a quelques bonnes nouvelles, a déclaré Mme La Lime.
‘‘Dans un pas positif vers la relance des institutions démocratiques, des politiciens de tous bords, y compris d’anciens groupes de l’opposition et de la coalition au pouvoir, ont conclu un accord le 11 septembre pour former un nouveau Conseil électoral provisoire, en vue d’organiser des élections au plus tard au second semestre 2022,’’ selon Mme La Lime.
Et un large consensus national souhaite réformer la constitution haïtienne de 1987, une charte largement considérée comme contribuant à l’instabilité politique et institutionnelle récurrente, a poursuivi Helen La Lime.
‘‘ On ne peut qu’espérer que les leaders politiques et de la société civile haïtienne continueront à travailler ensemble pour trouver un terrain d’entente autour d’un projet commun qui contribuera à favoriser un climat plus apaisé dans lequel des actions décisives pourront être prises et des réformes essentielles promulguées,’’ a-t-elle déclaré.
Entre-temps, la sécurité doit être rétablie, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, car une augmentation significative et soudaine de la violence des gangs a provoqué le déplacement de quelque 19 000 personnes des communes de Cité-Soleil, Croix-des-Bouquets, Delmas et du quartier de Martissant à Port-au-Prince.
‘‘ Le contrôle que les gangs exercent autour des points d’entrée et de sortie stratégiques de la capitale a eu un impact négatif sur l’économie haïtienne et sur la circulation des personnes et des biens,’’ a déclaré la cheffe du BINUH.
Cependant, une force de police surchargée et manquant de ressources ne peut pas endiguer la hausse de la criminalité sans être renforcée et accompagnée par des services gouvernementaux dans les quartiers appauvris, a-t-elle souligné.
‘‘Le gouvernement doit mettre en œuvre une approche plus globale pour lutter contre la violence des gangs, dans le cadre de la stratégie nationale de réduction de la violence communautaire,’’ a-t-elle déclaré.