Port-au-Prince, mercredi 7 juillet 2021- Dans un rapport sur la violence criminelle et l’insécurité, le centre d’analyse et de recherche en droits humains (CARDH) informe que du 1er au 30 juin, plus de 150 décès ont été enregistrés dans la zone métropolitaine, notamment à Martissant ; à Cité Soleil ; au bas de Delmas, à Delmas 2 et à Christ Roi.
‘’Ces chiffres ne sont que des indicateurs, vu que l’accès à ces zones est extrêmement difficile et de nombreux cadavres ont été calcinés, d’autres jetés à la mer,’’ précise l’organisation dans son rapport.
Selon le document du CARDH, plus de 70 assassinats ont été commis à Martissant. Du 1er au 4 juin, au moins 30 personnes ont été assassinées, dont certaines jetées à la mer : au moins douze à Martissant 2A (zone littorale) suite aux assauts de la base ‘’Izo 5 seconde’’ ; quatre à Martissant 2b ; sept sur la route principale ; plusieurs autres de Martissant 1 à 23, en passant par le pont de la Ravine Breyard .
Le rapport souligne que des filles ont été violées par le groupe 3 million, dont Johana. Des personnes ont succombé à leurs blessures faute de soins (Médecins sans Frontières à Martissant 25 au cœur des affrontements).
‘’Ayant reçu le support de ses alliés G9 et du Pouvoir, les hommes de TI Bwa ont tenté de surprendre ceux de Gand-Ravine par Boutillier le 17 juin dans la soirée. Une tuerie a eu lieu, faisant une cinquantaine de décès, dont une vingtaine de soldats de la bande à Ti Lapli,’’ Soutient le CARDH.
L’organisme des droits humains fait remarquer que les affrontements se sont poursuivis durant tout le mois de juin et la police n’est pas arrivée à reprendre le contrôle de la zone, ce en dépit d’une courte visite effectuée une semaine après les premiers combats du premier ministre de facto Claude Joseph.
Le rapport fait état également de plus d’une cinquantaine de personnes tuées a Cite Soleil du 1e au 25 juin dans le cadre d’affrontements entre les gangs G-9 de Jimmy Cherizier alias Barbecue et G-Pep de Ti Gabriel.
Le CARDH parle aussi de la nuit d’horreur du 29 au 30 juin dernier où au moins une quinzaine de personnes ont été massacrées à Delmas 32 et a Christ-Roi dont Antoinette Duclaire, féministe, activiste politique et porte-parole de l’organisation socio-politique ‘’Matris Liberasyon’’ et Diego Charles, journaliste à radio Vision 2000.
En guise de conclusion, le CARDH souligne que le pays est assiégé par les gangs armés semant la terreur : tueries, kidnappings, viols…alors que la police impuissante en est aussi la cible.
Les départements des Nippes, du Sud, de la Grand-Anse et une partie de l’Ouest (Carrefour, Léogane, Petit Gôave, Miragôane…) sont coupés du reste du pays par les gangs de Gran Ravin, de Village-de Dieu et de Ti Bwa.
‘’L’Artibonite, tout le Nord et le Centre le sont aussi par les gangs de 400 Marozo et ceux de Cité Soleil (Boston et Brooklyn). Une poche armée est déjà en construction à Pétion-Ville, notamment à Laboule 12 (Grand Ravin) et Jalousie (G9). Haïti vit donc l’hégémonie de la criminalité. Le massacre du 29 juin ne saurait être assorti de ce contexte global,’’ soutient cette organisation dirigée par Me Gédéon Jean.