Haïti/Violence : Au moins 50 personnes dont deux journalistes et cinq policiers assassinées en Haïti pour le seul mois de janvier, selon le RNDDH

Jimmy 'Barbecue'' Cherizier, Chef du G-9 an Fanmi e Alye et Wilson Joseph alias lanmo 100 jou des 400 Mawozo...'

De 2018 à 2021, plus de trois mille personnes ont été tuées, selon un rapport du RNDDH. Parmi les victimes figurent des policiers, des médecins, des avocats, des écoliers, des femmes, adultes et vieillards. L’insécurité généralisée et la violence criminelle a donc gagnée du terrain en Hait. Les enlèvements suivis de séquestration contre rançon deviennent le lot quotidien des haitiens notamment ceux de la classe moyenne qui se sont vus décapitalisés. Et tout se passe sous les regards passifs des dirigeants qui laissent le pays s’écrouler sous le poids des activités criminelles des gangs…

Port-au-Prince, jeudi 3 février 2022- Du 1er au 31 janvier 2022, au moins cinquante (50) personnes ont été assassinées dont cinq (5) policiers et deux (2) journalistes, selon un rapport du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

‘‘D’autres ont été soit blessées par balles, soit enlevées et séquestrées par des bandits armés pour être libérées contre rançon,’’ souligne l’organisation.

Dans ce rapport, le RNDDH précise qu’au cours du premier mois de l’année 2022, les droits à la vie et à la sécurité de la population haïtienne ont été systématiquement violés.

Selon l’organisation des droits de l’homme, du 1er au 31 janvier 2022, il ne s’est pas écoulé un jour sans qu’au moins un cas attentatoire aux vies et aux biens n’ait été enregistré. Les assassinats, enlèvements suivis de séquestration contre rançon, les courses-poursuites dans les rues, ont été légion.

‘‘Cet état de fait, écrit le RNDDH, laisse déjà présumer que l’année 2022 sera autant ou plus sanglante que sa précédente.’’

Le RNDDH note que depuis l’assassinat spectaculaire du président en fonction Jovenel MOÏSE, perpétré dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, la situation sécuritaire du pays se dégrade.

‘‘De nouveaux foyers de gangs armés ont vu le jour dans des quartiers qui, jusque-là, étaient considérés comme relativement calmes. Des gangs qui existaient déjà ont aussi été renforcés par leurs protecteurs, les autorités étatiques,’’ selon l’organisation.

‘‘Ce renforcement se manifeste par l’agrandissement de leur territoire et la mise à leur disposition, de manière continue, d’armes, de munitions et de fortes sommes d’argent,’’ poursuit le RNDDH.

L’organisation souligne que ce phénomène d’agrandissement de territoire a par exemple été remarqué en plaine et à la Croix-des-Bouquets où le gang armé des 400 Mawozo qui se contentait par le passé de se cloitrer dans son fief, contrôle aujourd’hui toute la commune de la Croix-des-Bouquets et essaie d’étendre ses tentacules dans des communes avoisinantes.

Selon le RNDDH, la population haïtienne vit, depuis 2018, dans une situation de négation de ses droits civils, politiques, économiques et sociaux.

L’organisation souligne qu’au cours des quatre (4) années qui viennent de s’écouler, au moins trois mille deux-cent-quatre-vingt-quatorze (3.294) personnes ont été assassinées parmi elles, cent-cinquante-trois (153) policiers-ères.

Elle indique que, ‘‘depuis 2018, le peuple haïtien assiste à la gangstérisation effrénée du pays. Aujourd’hui, tous les départements géographiques comptent au moins un (1) gang qui y opère, soulignant que ces différents gangs armés se livrent des luttes hégémoniques acharnées, pour le contrôle des territoires, à des fins politiques et électoralistes.

‘‘ Ils se battent aussi entre eux pour contrôler à des fins économiques les marchés, les entreprises privées, les organismes déconcentrés de l’Etat et les stations de transport en commun,’’ poursuit le rapport.

‘‘Si avec la création en juin 2020 du G-9 An Fanmi et Alye la situation sécuritaire du pays s’est aggravée, il convient de souligner qu’au cours des quatre (4) dernières années, de nombreux massacres et attaques armées, perpétrés par des gangs armés, ont été enregistrés, précise le RNDDH.

Des personnes en âge avancé, des adultes hommes ou femmes ainsi que des enfants, ont été assassinés avec beaucoup de violence, d’autres ont été blessés par balles ou à l’arme blanche. De nombreuses personnes sont portées disparues et des femmes violées, soutient le rapport du RNDDH.