FONFRÈDE, (Haïti), samedi 15 mars 2025— À l’initiative de la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), avec l’appui de l’Unité de Coordination de Projets (UCP) du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales et le soutien de la Banque Mondiale à travers le Projet de Gestion des Risques et de Résilience aux Aléas Climatiques (PGRAC), un atelier régional sur le Système d’Alerte Précoce Multi-Aléas en Haïti(SAPMAH) s’est tenu ce vendredi 14 mars 2025 au Centre d’Opérations d’Urgence Départemental (COUD) de Fonfrède, dans le département du Sud.
Cet événement a réuni des représentants de la Banque Mondiale, le Directeur Général de l’Unité Hydrométéorologique d’Haïti (UHM), Ing. Marcelin Esterlin, des directeurs départementaux de la Protection Civile, des membres du Secrétariat Permanent de Gestion des Risques et des Désastres (SPGRD), ainsi que des représentants des Comités Départementaux de Gestion des Risques et des Désastres (CDGRD) des départements du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse. Étaient également présents des cadres de la DGPC, de l’UCP, et des institutions partenaires impliquées dans la gestion des risques en Haïti.
Cet atelier vise plusieurs objectifs majeurs :
▪ Informer les CDGRD des avancées réalisées dans la conception du SAPMAH ;
▪ Offrir un espace de dialogue pour recueillir les contributions des acteurs locaux, en s’appuyant sur leurs expériences de terrain et leurs méthodes de travail avec les communautés ;
▪ Adapter le système aux réalités locales afin de garantir son efficacité et sa pertinence
▪ Impliquer davantage les participants dans le processus d’élaboration, en tenant compte de leurs préoccupations et suggestions ;
▪ Initier un processus d’appropriation du SAPMAH afin que les CDGRD deviennent des relais actifs et engagés dans leurs départements respectifs.
Le Directeur Général de la DGPC, Emmanuel Pierre, a procédé à l’ouverture officielle des travaux. Dans son discours, il a réaffirmé son engagement envers la protection des vies et des biens, soulignant que “la réalité du changement climatique et des catastrophes en Haïti nous impose une vigilance accrue et une coordination renforcée”. Il a rappelé les tragédies vécues par les populations du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes, particulièrement exposées aux aléas cycloniques, en mentionnant notamment les ravages de l’ouragan Matthew en 2016.
Emmanuel Pierre a mis en avant les quatre piliers du SAPMAH : la connaissance des risques, la détection et la surveillance des aléas, la diffusion des messages d’alerte et la communication, ainsi que la préparation et la réponse. Ce dispositif permettra, selon lui, “d’assurer un suivi efficace des événements climatiques et d’améliorer la capacité de réponse des différents acteurs de la gestion des risques et des désastres en Haïti”.
La responsable du projet PGRAC à la Banque Mondiale, Naraya Carrasco a salué la mobilisation des participants venus des différents départements, malgré le contexte difficile. Elle a souligné que cette séance de consultation constitue une étape cruciale pour enrichir les protocoles existants et améliorer les documents techniques élaborés par les équipes de la DGPC, de l’UHM et de la Banque Mondiale. “Nous espérons que cette journée soit productive afin de finaliser un système d’alerte précoce opérationnel, capable de sauver des vies, notamment face aux cyclones qui menacent le pays”, a-t-elle déclaré.
Un atelier similaire est prévu dans la ville du Cap-Haïtien au cours de la semaine du 17 mars 2025, dans le cadre de cette démarche nationale visant à renforcer la résilience d’Haïti face aux risques majeurs.
Un système d’alerte précoce (SAP) revêt une importance capitale. Il constitue un pilier essentiel de la gestion et de la réduction des risques de catastrophe, en permettant de sauver des vies humaines et de limiter considérablement les pertes économiques et matérielles. En favorisant une réponse rapide et coordonnée face aux aléas, le SAP contribue également à renforcer la résilience du pays et de ses communautés face aux menaces climatiques et naturelles.