Haïti : SOS Journalistes réclame justice et réparation pour les journalistes tués a l’hôpital général…

Une salle de l'Hopital de l'Universite d'Etat d'Haiti (HUEH)...

PORT-AU-PRINCE, jeudi 36 décembre 2024Le double assassinat des journalistes Markenzy Nathoux, affilié à Boston Caribbean Network et Lavi FM, et Jimmy Jean, de Moun Afè Bon TV, ainsi que celui d’un policier, a suscité une onde de choc en Haïti. Ces meurtres ont eu lieu le mardi 24 décembre 2024, près de l’Hôpital général de Port-au-Prince, alors que les reporters se rendaient à une cérémonie de réouverture de l’établissement, organisée par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP).

L’organisation SOS Journalistes a exprimé son indignation face à ce drame, pointant du doigt la négligence flagrante des autorités. Dans une déclaration publique, Joseph Guyler C. Delva, secrétaire général de l’organisation, a dénoncé une gestion irresponsable de la part du ministre de la Santé, le docteur Duckenson Lorthé Blema :

« Organiser un événement dans une zone sous contrôle des gangs armés, sans mesures de sécurité adéquates, est une décision inadmissible. Cette imprudence a coûté la vie à deux journalistes et à un policier. Les responsables doivent rendre des comptes. »

Face à cette tragédie, SOS Journalistes a entamé des discussions avec le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Patrick Pelissier. Ces pourparlers visent à établir une commission conjointe chargée de suivre l’enquête et d’assurer que les coupables soient traduits en justice. Selon Delva, cette initiative marque une étape cruciale :

« La mise en place de cette commission montre la volonté de construire un système plus protecteur pour les journalistes. C’est une démarche nécessaire pour que justice soit rendue et que de telles tragédies ne se reproduisent pas. »

L’organisation a également rappelé que les journalistes en Haïti travaillent dans un contexte d’insécurité grandissante, souvent sans soutien ni protection de l’État.

Dans un élan de solidarité, SOS Journalistes a entrepris des démarches pour accompagner les familles des deux reporters assassinés. L’organisation servira d’intermédiaire entre ces familles et le gouvernement pour faciliter le soutien matériel et moral.

« Nous devons non seulement honorer la mémoire de nos collègues, mais aussi veiller à ce que leurs familles ne soient pas laissées à elles-mêmes, » a ajouté Delva.

SOS Journalistes a profité de cette occasion pour renouveler son appel à une réforme sécuritaire globale, qui inclurait des protocoles clairs pour la protection des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions. L’organisation insiste sur l’importance de garantir un environnement où les médias peuvent opérer sans craindre pour leur vie.

« Le rôle des journalistes est vital pour notre démocratie. Si nous ne protégeons pas ceux qui éclairent nos réalités, nous mettons en péril le droit à l’information, » a conclu Delva.