PORT-AU-PRINCE, lundi 29 janvier 2024– La situation de violence engendrée par les gangs en Haïti, a conduit à près de 5000 décès en 2023, dont plus de 2700 victimes civiles, d’après un rapport de l’ONU.
Le gouvernement haïtien a exprimé dimanche son espoir d’un dénouement rapide et positif après que la Haute Cour de Nairobi a bloqué l’envoi de policiers par le Kenya dans le cadre d’une mission sécuritaire. Bien que Nairobi ait annoncé sa volonté d’envoyer jusqu’à 1000 policiers en Haïti, la décision gouvernementale a été jugée “inconstitutionnelle, illégale et invalide” par le tribunal kényan vendredi. Malgré le feu vert de l’ONU en octobre et le soutien des États-Unis à cette initiative, la justice kényane remet en question l’avenir de cette mission.
Dans un communiqué, le gouvernement haïtien a déclaré suivre de près l’évolution de la situation au Kenya et s’attendre à un dénouement positif. Le communiqué exprime également la gratitude envers les nombreux pays qui ont offert divers types d’aide pour rétablir rapidement l’ordre et la sécurité. Il appelle le peuple haïtien à rester calme et à ne pas céder à l’intimidation générée par les campagnes de désinformation et les menaces de violence.
La décision de la justice kényane jette le doute sur l’avenir de cette mission, soutenue par les Nations unies et longuement réclamée par Port-au-Prince pour faire face à la montée constante de la violence dans l’île.
Le gouvernement kényan a annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal, qualifiant l’engagement de son pays comme une “mission pour l’humanité”, selon le président William Ruto.
La situation en Haïti s’est détériorée depuis l’assassinat du président Jovenel Moise en 2021, plongeant le pays dans le chaos. Aucune élection n’a eu lieu depuis 2016, laissant la présidence vacante. La mission, initialement prévue pour un an, avait pour objectif que la police kényane assiste leurs homologues haïtiens, dépassés en nombre et en armes par les membres des gangs.