Haïti réclame la reconnaissance de la dette morale et historique imposée par la France après son indépendance…

Edgard Leblanc Fils, president du Conseil Presidentiel de Transition (CPT) a l'ONU....

NEW-YORK, jeudi 26 septembre 2024– Lors de son discours à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti, Edgard Leblanc Fils, a mis en avant un des aspects les plus marquants de l’histoire d’Haïti : la dette colossale imposée par la France en 1825, peu après l’indépendance du pays. Cette rançon, exigée sous la menace militaire, continue de peser lourdement sur l’économie haïtienne et son développement.

En rappelant cet épisode douloureux, M. Leblanc Fils a souligné que cette dette, fixée à 150 millions de francs or, a été extorquée par la France pour reconnaître l’indépendance de la première République noire. « Cette rançon imposée sous la menace a siphonné les ressources de la jeune nation, la plongeant dans un cycle infernal d’appauvrissement dont elle peine toujours à sortir », a déclaré le Président du Conseil de transition.

Le montant de cette indemnité, équivalent à des milliards de dollars aujourd’hui, a poussé Haïti dans un engrenage d’emprunts auprès des puissances coloniales, un fardeau financier qui a affaibli son développement économique pendant plus d’un siècle. Haïti a payé cette somme jusqu’en 1947, une preuve tragique du poids de cette injustice historique.

M. Leblanc Fils a demandé la reconnaissance d’une « dette morale et historique » et l’instauration de réparations justes pour permettre au peuple haïtien de surmonter les séquelles de cette rançon. « Nous ne pouvons ignorer que ce cycle de pauvreté imposé a façonné les difficultés structurelles qui persistent encore aujourd’hui », a-t-il souligné.

Cette demande de réparations s’inscrit dans un mouvement plus large de pays autrefois colonisés, cherchant la reconnaissance des crimes coloniaux et des injustices économiques perpétrées à leur encontre. L’appel de Haïti pour une compensation juste rappelle l’importance de réparer ce passé qui continue d’affecter la nation de manière tangible.

« Se libérer des chaînes invisibles de ce passé injuste est essentiel pour que nous puissions envisager un avenir de prospérité et de stabilité », a conclu M. Leblanc Fils, appelant la communauté internationale, et particulièrement la France, à jouer un rôle dans cette réparation historique.