Par Jude Martinez Claircidor,
PORT-AU-PRINCE, mercredi 2 avril 2025–Dans un monde où les crises politiques et sociales tendent à éclipser les richesses culturelles des nations, Haïti Puzzle s’impose comme un vecteur de mémoire et de transmission. En collaboration avec l’Ambassade d’Haïti en Espagne, le Cercle Culturel d’Amitié Hispano-Haïtienne et L’École du Flam, l’organisation lance un ambitieux concours de puzzle destiné aux enfants de 6 à 12 ans. Intitulé “Rebâtissons Haïti avec Haïti Puzzle”, cet événement, qui se tiendra le samedi 5 avril 2025 au Musée d’Histoire de Madrid (C/ Fuencarral 78, Centre, 28004, Madrid), vise à ressusciter, par le jeu et l’apprentissage, un pan du patrimoine haïtien souvent occulté par l’actualité dramatique du pays.
Dans une démarche inédite, cet événement transcende le simple divertissement en instaurant un dialogue interculturel entre jeunes Haïtiens et Espagnols. Selon Wilfrid Théodore, Directeur de Haïti Puzzle, ce projet aspire à dépasser les discours alarmistes sur Haïti en mettant en lumière son riche héritage historique et artistique. En permettant aux enfants de collaborer autour de figures majeures de l’histoire haïtienne, ce concours stimule non seulement la créativité et le travail d’équipe, mais aussi une prise de conscience sur l’importance de la préservation du patrimoine.
Deux catégories structureront la compétition. Les enfants de 6 à 9 ans reconstitueront une œuvre représentant le Roi Henri Christophe, architecte du résistant royaume du Nord et acteur incontournable de la consolidation de l’indépendance haïtienne. Ceux de 10 à 12 ans s’attaqueront à la reconstitution de la Citadelle Laferrière, véritable sentinelle de la liberté haïtienne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans un contexte où Haïti est trop souvent réduit à ses crises récurrentes, “Rebâtissons Haïti avec Haïti Puzzle” revêt une signification particulière. En projetant une image positive et inspirante du pays, cet événement offre une opportunité inédite d’affirmer la continuité et la résilience de la culture haïtienne. Par la même occasion, il ouvre une fenêtre d’échange et d’apprentissage pour une jeunesse européenne encore trop peu exposée à la grandeur historique de la première République noire du monde.
Cet espace de mémoire et de transmission résonne comme un acte de défiance face à l’oubli et aux représentations réductrices. Loin d’être un simple concours, il s’inscrit dans une stratégie plus large de reconquête narrative, où Haïti n’est plus perçue comme un pays en crise, mais comme une nation porteuse d’une histoire et d’une culture qui méritent d’être connues, reconnues et célébrées.