Port-au-Prince, 07 Juin 2020, (RHInews). Des policiers syndiqués et ceux du groupe ‘’509 Fantômes’’ ont marché une nouvelle fois dans la capitale haïtienne en dépit des menaces de sanction brandies par le commissaire du gouvernement ad intérim de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant contre tout initiateur de manifestation de rue.
Ces policiers qui marchent pour la énième fois continuent d’exiger de meilleures conditions de travail, l’ajustement de leur salaire et certains avantages sociaux.
Les policiers protestataires qui étaient accompagnés de militants politiques, ont parcouru plusieurs rues de Delmas à Lalue, ont réclamé entre autres, la libération du policier Jean Pascal Alexandre, écroué depuis un mois et la fin des persécutions politiques dont la coordonnatrice générale du SPNH, Yanick Joseph serait l’objet.
Des barricades enflammées ont été érigées en plusieurs endroits sur le parcours de la marche. Des heurts ont également éclatés à Delmas 32 et au Bois-Verna, entre policiers protestataires et policiers assurant ‘’l’ordre,” Au moins trois (3) personnes seraient blessées lors des échauffourées.
Des policiers montés à bord de véhicules blindés ont sévèrement réprimé la marche à coup de gaz lacrymogène. Des policiers protestataires ont dénoncé la présence de civils armés qui auraient accompagné des policiers réguliers dans ces véhicules utilisés pour disperser leur marche, qui était pourtant pacifique, ont-ils souligné.
“Nos revendications sont juste et fondées. Nous ce que nous faisons, nous le faisons pour les seize 16) mille policiers. Ceux qui répriment notre marché seront les grands bénéficiaires de notre mouvement, a déclaré un porte-parole du Syndicat de la Police Nationale d’Haïtien (SPNH), Gros-Nègre Abdelson.”
Reprenant les revendications populaires, les policiers protestataires ont exigé que justice soit rendue aux victimes des massacres de La Saline, de Cité Soleil, de Tokyo, de bas Delmas et de Carrefour-Feuilles.
Très mécontents du comportement du haut commandement de la police nationale, les policiers protestataires ont dénoncé également des abus de pouvoir dont ils seraient victimes de la part des cadres supérieurs de l’institution policière.
Certains policiers ont même appelé le commandant en chef par intérim de la PNH, Rameau Normil à démissionner pour manque de leadership. Ils accusent M. Normil de s’être laissé manipuler par les autorités politiques pour ne pas donner suite aux revendications des policiers.
Les protestataires promettent de revenir à la charge sous peu pour forcer les autorités à satisfaire leurs revendications.